La partie se corse pour Pierre Moscovici à Bruxelles

Le futur commissaire a multiplié les gages de sérieux budgétaire à destination des élus conservateurs, lors d'une audition jeudi devant le parlement européen. Mais le Français n'a pas obtenu le feu vert des députés dans l'immédiat, pris dans un jeu politique à plusieurs bandes particulièrement périlleux.

La lecture des articles est réservée aux abonné·es. Se connecter

De notre envoyé spécial à Bruxelles. Pour sa grande audition devant le parlement européen, Pierre Moscovici, commissaire « désigné » au sein de la future commission de Jean-Claude Juncker, a subi une attaque en règle des élus conservateurs du PPE (droite, premier groupe de l'hémicycle) et des libéraux (centre droit, dont les députés MoDem-UDI). Le social-démocrate français a beau avoir multiplié les promesses de sérieux budgétaire, et répété à quel point il s'engageait à appliquer le « pacte de stabilité » cher à Angela Merkel, cela n'a pas suffi à apaiser l'ambiance.
L'exercice a duré trois heures. Mais il n'a presque tourné qu'autour d'une seule et obsédante question : celui qui, ministre, s'est avéré incapable de redresser les finances publiques de la France, peut-il être pris au sérieux s'il devient, demain, le gardien des comptes publics de l'UE ? « Vous avez été retiré de vos fonctions (de ministre, ndlr) il y a six mois parce que la France était incapable de respecter ses engagements. Quelle crédibilité aurez-vous pour faire des recommandations ? », l'a d'entrée de jeu bousculé Alain Lamassoure, élu UMP, sous les applaudissements de ses alliés.
« Je ne vois rien dans votre CV qui puisse nous montrer que vous avez été une force de changement, ou un artisan de réformes d'envergure. Comment être certains que vous serez le braconnier devenu garde-chasse ? », s'est interrogée une élue néerlandaise libérale, Sophie In't Veld. « Votre problème de crédibilité, c'est ce que vous devez faire, et ce que vous auriez pu faire. Vous auriez déjà pu faire ce que vous promettez aujourd'hui de faire », a tranché un conservateur autrichien, Othmar Karas. À l'un des premiers rangs, Nadine Morano et Françoise Grossetête, deux députées UMP françaises, semblaient jubiler.

1€ pour 15 jours

Résiliable en ligne à tout moment

Je m’abonne

L’info part de là

Soutenez un journal 100% indépendant : sans subventions, sans publicités, sans actionnaires

Tirez votre information d’une source de confiance

Accédez en exclusivité aux révélations d’un journal d’investigation

Déjà abonné ?

Mot de passe oublié

Voir la Une du Journal