A Alost en Belgique, la NVA au pouvoir lutte contre la «francisation» de la Flandre
Le parti séparatiste flamand s'est emparé de la mairie, en octobre dernier. Il y a fait son meilleur score électoral, après Anvers. Et depuis ? Plongée dans un laboratoire de la NVA, l'un des partis populistes les plus performants d'Europe, à quelques encablures de Bruxelles.
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DeDe notre envoyé spécial à Alost (Belgique) Le défilé bon enfant de chars colorés serpente dans les rues de la ville, applaudi par les touristes et les habitants massés le long du parcours. Les haut-parleurs crachent des chansons de variété flamande. Aux premiers jours de février à Alost, une ville de Flandre à mi-chemin entre Bruxelles et Gand, le ciel est gris et le carnaval bat son plein. Cette année, un char attire plus particulièrement l'attention, au cœur de cette procession, inscrite depuis 2010 au patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'Unesco. Nom de l'attraction : « Le char de la déportation des francophones. » On y voit une dizaine d'hommes déguisés en officiers nazis, devant un wagon en bois. Ils portent le sigle de la « SS-VA », détournement de l'Alliance néo-flamande (NVA), la formation de Bart de Wever qui a le vent en poupe dans le Nord du royaume. Au dos du wagon, une marionnette est crucifiée : on reconnaît le nœud papillon d'Elio Di Rupo, l'actuel premier ministre socialiste belge et premier chef de gouvernement francophone depuis 1979.