Les « hommes en noir » de la Troïka sont en instance de divorce. Trois ans après sa création, hors de tout cadre juridique prévu par les traités européens, cet organe à trois têtes, censé piloter les programmes de réforme des pays menacés de faillite au sein de la zone euro, est parcouru de vives tensions. À tel point qu'à Bruxelles, le débat sur l'après-Troïka est lancé.
Les signes se multiplient d'un délitement de cette structure contestée, qui rassemble des experts de la commission européenne, de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI). « La configuration (de la Troïka), qui a été décidée en temps de crise, est un peu étrange. Il faut la changer », avait ainsi reconnu en mai dernier Jörg Asmussen, membre du directoire de la BCE.
De son côté, la Luxembourgeoise Viviane Reding, vice-présidente de la commission, avait jugé, en juillet, que « la Troïka a fait son temps ». Celle qui prétend à la présidence de l'exécutif européen l'an prochain, a ouvertement plaidé pour un scénario sans le FMI : « Faire appel au FMI, comme ce fut le cas ces dernières années, était une solution de crise. À l'avenir, nous Européens devons nous montrer capables de résoudre nos problèmes par nous-mêmes. » José Manuel Barroso, le patron de la commission, avait lui-même laissé entendre, en juin, que les institutions européennes pouvaient désormais se débrouiller seules, en cas de nouveau plan d'aide.
La Troïka menace d'imploser
Les désaccords entre le FMI et la commission européenne ne cessent de s'amplifier sur la manière d'en finir avec la crise des dettes en Europe. Alors qu'une nouvelle aide à la Grèce est en discussion, le débat sur l'après-Troïka est lancé à Bruxelles.
12 octobre 2013 à 13h06