Cox’s Bazar (Bangladesh), de notre envoyé spécial.- Il y a ceux qui jurent ignorer de qui il s’agit, comme Mohammed, arrivé début octobre dans le camp de réfugiés de Kutupalong : « Nous, on n’a jamais vu les gars d’Al-Yakin. À cause d’eux, les Birmans ont raconté que les Rohingyas étaient tous des terroristes, mais c’était juste un prétexte pour nous faire partir. » Et puis, il y a ceux qui prétendent les avoir regardés droit dans les yeux, comme Rotna Raddrew, une Hindoue qui assure que ce sont eux qui ont attaqué son village et torturé la population, dans la province birmane de l’Arakan. « Ils étaient 80, ils portaient tous des tee-shirts et des pantalons noirs, avec un foulard sur le visage. Avant d’aller attaquer les postes de police, ils ont égorgé 86 personnes », assène-t-elle, le visage dur.
Au Bangladesh, l’arrivée massive des Rohingyas bouleverse le jeu politique
Alors que des élections générales doivent se tenir dans un an, les Bangladais assistent à une instrumentalisation de la situation des centaines de milliers de réfugiés en provenance de Birmanie par les deux principaux partis, la Ligue Awami, au pouvoir, et le BNP. Le tout, sur fond d’islamisation rampante et de combats avec des groupes terroristes. Reportage de notre envoyé spécial.
25 novembre 2017 à 12h22