Ce 28 octobre devait être l’ultime étape pour convoquer le référendum révocatoire contre le président Nicolas Maduro. Elle s’est transformée en une journée de grève générale. En réponse à l’autoritarisme du gouvernement socialiste, l’opposition renoue avec ses vieux démons. Son agenda politique ressemble à la stratégie menée lors du coup d'État de 2002.
La lecture des articles est réservée aux abonné·es.
Se connecter
DeDe notre envoyé spécial au Venezuela.– Luis Padilla regarde sa montre : voilà maintenant 1 h 50 qu'il patiente, il hausse la tête, regarde la file d'attente qui s'étire encore sur une trentaine de mètres. Il lui reste 30 minutes à attendre devant cette boulangerie du centre de Caracas. Tout cela pour deux baguettes, « peut-être trois s’ils sont sympas », vendues chacune 100 bolivars au prix régulé par le gouvernement. Une aubaine quand il y en a. Des biens de base comme le savon, les couches, le lait manquent toujours malgré de nouvelles importations de produits venus de Colombie ou du Brésil et vendus à des prix prohibitifs. Le FMI prévoit 475 % d'inflation en 2016. Luis Padilla en veut au gouvernement. L'augmentation, annoncée jeudi, du salaire minimum de 40 % pour atteindre 90 811 bolivars (bons d'alimentation inclus) n'y changera rien. Avec un kilo de jambon, de fromage et 12 œufs, l'addition s'élève déjà à 12 000 bolivars. « C'est la mauvaise gestion du gouvernement qui nous a menés là. Le référendum révocatoire était l'issue pacifique pour sortir de tout cela. Maintenant, je ne vois pas de solutions », lâche le psychothérapeute.