La Manif pour tous, qui veut s’inviter dans l’élection présidentielle française, a de solides ramifications en Europe. Russes et Américains sont également très présents dans la nébuleuse des organisations appelant à battre le pavé pour la défense de la famille traditionnelle.
Dimanche 16 octobre, « La Manif pour tous » est descendue dans la rue pour ramener sa vision de la famille au cœur des débats. Contrainte par l’échéance de la primaire, la droite a affiché un soutien plus que discret à ce mouvement qui n’en finit pas de se radicaliser.
Jeudi 13 octobre, les sept candidats à la primaire de la droite et du centre ont peiné à se différencier au cours d’un débat réduit à une bataille de slogans. L’exercice annoncé comme décisif n’a jamais réussi à décoller. Ils redoutaient un « pugilat ». Ils ont offert un grand moment d’ennui.
Jeudi soir, les sept candidats à la primaire de la droite et du centre débattront pour la première fois à la télévision. Tandis que Nicolas Sarkozy joue son va-tout à coup de mesures percutantes et de formules chocs, son principal adversaire, Alain Juppé, continue d’engranger de nouveaux soutiens.
C’est devenu LE débat entre gens de gauche, et l’occasion de longues dissertations sur deux visions du vote : l’électorat stratège et l’éthique de la délibération. Tour d’horizon des arguments les plus pertinents, ou vicieux, de chaque camp.
Les candidats à la primaire de la droite vont débattre pour la première fois ce jeudi de leurs projets économiques. Leurs programmes, souvent très similaires, proposent un cocktail archi classique, dans la plus pure tradition de l’orthodoxie libérale. Retour aux fondamentaux. Ou aux années 1980.
Pour les candidats de droite, le néolibéralisme reste un horizon indépassable. C'est ce qu'ils affirment, à l'opposé des institutions internationales et d'une partie des droites européennes. Comme si la crise de 2008 et toutes les expériences qui l’ont suivie n’avaient jamais existé. Leur « purge patronale », selon le mot du libéral Alain Madelin, conduira à la récession et à encore plus de chômage.
La politique économique et sociale conduite par François Hollande depuis 2012 contraint tous les candidats à la primaire de la droite à se décaler encore plus à droite. Leurs propositions sont souvent explosives, mais c’est le chef de l’État qui a allumé la mèche.
Nicolas Sarkozy a tenu dimanche 9 octobre son grand meeting de campagne pour la primaire de la droite et du centre. Devant un parterre de fans réunis au Zénith de Paris, l’ex-chef de l’État s’en est pris vertement à l’« élite » française et a dégainé ce qui ressemble fort à ses derniers atouts. La période faste du sarkozysme semble désormais révolue. Dans la forme, comme dans le fond.
En 2012, lors de la “guerre Copé-Fillon”, les voix de l'outre-mer avaient fait la différence au finish. Presque tous les candidats à la primaire de la droite sont retournés en Polynésie, à Mayotte, à La Réunion. Avec des thèmes de campagne aussi sensibles que le droit du sol et les dégâts du nucléaire, pour convaincre le « bloc ultramarin ».
Que ce soit à la DGSI, ce « FBI à la française » qu’il a créé, ou dans les autres services de renseignement, les espions craignent de voir Nicolas Sarkozy redevenir président de la République. Ils lui reprochent son action passée, comme la suppression des Renseignements généraux. Surtout, son programme et son comportement les inquiètent dans la perspective de la lutte contre le terrorisme.
En déplacement en Corse, Alain Juppé pensait avoir trouvé de quoi promouvoir son concept d'« identité heureuse ». Ce faisant, le maire de Bordeaux a choisi de fermer les yeux sur les tensions identitaires qui secouent l’île.
Après avoir longtemps évité les attaques ad hominem, les anciens alliés – devenus adversaires – de Nicolas Sarkozy n’hésitent plus à s’emparer des affaires pour l’achever politiquement. Bygmalion, Kadhafi, Squarcini, Buisson… L’ex-chef de l’État croule sous le poids des révélations et des nouveaux témoignages. Pour la première fois, ils pourraient lui être fatals.
La quasi-totalité des candidats à la primaire de la droite veulent « gouverner par ordonnances » dès les premiers mois du quinquennat. Une méthode choc pour réformer l'assurance chômage, la fonction publique ou l'éducation en tordant le bras du Parlement et en prenant de court les syndicats.
À quelques jours d’intervalle, François Hollande et Alain Juppé se sont exprimés sur la démocratie et l’État. Pour mieux se distinguer du président sortant, le maire de Bordeaux a vanté, à Villeurbanne, ses solutions libérales.
Adversaires à la primaire de la droite et du centre, Nicolas Sarkozy, François Fillon et Alain Juppé étaient en 2011, respectivement président de la République, premier ministre et ministre des affaires étrangères. Aujourd'hui, seul l’ex-chef de l’État se félicite encore de la guerre en Libye.
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