Depuis la défaite du PS aux municipales, la panique s'est emparée des cabinets ministériels, convaincus de l'imminence d'un remaniement. Une grande partie de la majorité plaide pour une inflexion de la ligne de l'exécutif. Cécile Duflot prévient qu'elle quittera le gouvernement si Manuel Valls est nommé à Matignon.
Enracinement du Front national, reconstruction de l'UMP, affaires Sarkozy... À deux jours du second tour des municipales, l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy appelle l'UMP à engager la « rénovation démocratique » qui permettra à la droite « de retrouver de la crédibilité aux yeux des Français ».
La cité dionysienne a voté à contre-courant du reste du 93. La droite y est désintégrée et le PS a davantage résisté aux communistes sortants que dans le reste du département. Le maire PCF Didier Paillard, comme son challenger député PS Mathieu Hanotin, croient tous deux fermement à leur chance.
Les enquêtes d’opinion réalisées avant le premier tour des élections municipales ont sous-estimé le Front national et surestimé le PS, selon une étude de l’Observatoire de la vie politique et parlementaire. Elles ont pourtant été abondamment commentées dans les médias et prises pour argent comptant par les politiques.
Le second tour des élections municipales se profile sans que la réflexion sur les mutations de la ville ait été invitée dans les débats. Revue de quelques termes à la mode et des nouveaux lieux où se pense la ville contemporaine.
Dans le sud-est, où la droite est mise sous pression par le Front national, certains UMP font campagne sans leur étiquette, d'autres choisissent de se rapprocher de l'extrême droite. Tour d'horizon du Vaucluse, premier département frontiste en 2012, maîtrisé par le duo Bompard-Maréchal-Le Pen.
Le chercheur Joël Gombin a réalisé des cartes interactives du vote FN commune par commune, mais aussi (pour le site Slate), dans deux zones fortes du parti lepéniste: le pourtour méditérranéen et le Pas-de-Calais, où le Front national est en train de conquérir des mairies.
Après deux jours de pressions du siège de Solférino et de tergiversations locales, une dizaine de listes socialistes se retirent du second tour dans des villes menacées par le FN, afin de favoriser une élection de l’UMP. Mais le principe souffre d'exceptions. L’attitude de l’UMP comme l’hypothèse d’un FN durablement implanté ébranlent la direction socialiste.
Jean-Claude Gaudin annonce son alliance avec deux maires de secteur sortants dont la guériniste Lisette Narducci. Il table sur un quasi grand chelem le 30 mars. C'est la preuve d'un « pacte de filous » entre Gaudin et Guérini, dénonce le socialiste Mennucci, en difficulté dans sa propre mairie.
Pourtant en position de fusionner ses listes citoyennes avec 5,6 % des voix à Marseille, Pape Diouf refuse toute alliance et ne donnera pas de consigne de vote. L'objectif : en finir une fois pour toutes avec un PS clientéliste et ne pas céder au chantage du risque FN.
Seriné à chaque élection, le « climat nauséabond des affaires » n'explique pas le score élevé du FN. Ce sont les faibles moyens attribués à la lutte contre la corruption, comme la modeste volonté politique de l'éradiquer, qui posent question.
Les résultats en Seine-Saint-Denis illustrent la désaffection des électeurs de gauche. Des listes citoyennes créent la surprise. Les «poulains» de l’homme fort du département, Claude Bartolone, subissent des revers cinglants.
Mediapart a épluché les investitures PS et UMP dans les 260 villes de plus de 30 000 habitants. Celles dont les résultats seront scrutés pour mesurer l’ampleur de la défaite de la gauche au pouvoir. Mais il y a déjà une certitude : malgré des listes strictement paritaires, les maires seront des hommes.
Les tractations se sont poursuivies en vue du dépôt des listes du second tour des municipales ce mardi soir. À Grenoble, le candidat socialiste a refusé de fusionner avec la liste EELV-PG arrivée en tête. Le PS l'a exclu. À Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne) et l'Hôpital (Moselle), des candidats de droite et FN s'allient. Quant au « front républicain », il a du plomb dans l'aile.
Les municipales de 2014 seront celles d'une double fracture. Le Parti socialiste est en retrait à peu près partout, mais l'opposition classique n'avance que très partiellement, quand elle ne recule pas. Mediapart a analysé les résultats de soixante-dix villes de toutes tailles.
C'est dans les quartiers nord que le Front national a fait ses plus gros scores à Marseille le 23 mars au premier tour des municipales. Et l’abstention y a dépassé les 50 %. Une abstention particulièrement visible dans les grands ensembles, traditionnellement acquis à la gauche, où les habitants se sont peu mobilisés.