Il y a une bonne nouvelle qui montre quelle est l'attente en profondeur dans notre pays. Un livre de 970 pages, Le capital au XXIeme siècle, de Thomas Piketty, est en tête des ventes sur Amazon.fr. Qu'est-ce que cela signifie ? Que nos compatriotes plébiscitent un livre de fond qui met en évidence ce qui nous mène à la catastrophe. Toute la démonstration de Piketty c'est de montrer comment le passé est en train de dévorer le futur. Et Piketty fait des propositions, ne s'arrête pas au constat. Certes, il reste une mauvaise nouvelle, nos dirigeants, François Hollande en tête, n'ont pas l'imagination pour chercher des solutions. Du coup, le changement ce n'est jamais maintenant, sauf en pire...
Cette semaine, premier bilan un mois après le second tour des élections municipales. Comment le FN gère-t-il ses villes ? De mauvais signaux sont d'ores et déjà envoyés : discrimination, atteinte à la culture, à la liberté de culte, suppression de subvention aux associations comme la LDH... l'énumération est édifiante. Y aura-t-il un Emile Zola pour venir en défense des musulmans aujourd'hui discriminés comme les juifs l'ont été à la fin du XIXeme siècle ?
La chronique hebdomadaire d'Edwy Plenel sur France Culture est aujourd'hui consacrée à la situation en France : un titanic qui va droit sur l'iceberg mais qui ne peut éviter le choc. Un choc déjà visible aux élections municipales. Mais plus profondément, une réflexion sur la façon dont le pouvoir se raconte l'histoire.
Dans la déclaration de politique générale du premier ministre, ses propos sur le génocide au Rwanda me sidèrent. Regarder en face le passé, c'est-à-dire en vérité, sans mensonge. La grandeur de la France, évoquée par Manuel Valls, suppose aussi de regarder nos erreurs. Faudra-t-il des décennies pour que la France regarde en vérité son passé, son histoire ? Dire simplement ce fait d'histoire, que la France fut complice du génocide du Rwanda, est-ce si difficile ?
En attendant le remaniement, retour sur ce qu'écrivait François Hollande en 2006 : il y parlait de « lassitude démocratique », il en donnait deux raisons : le sentiment d'incapacité du politique à changer la donne, et, surtout, l'insupportable sentiment d'impunité, il entendant par là la fuite devant la sanction. Il ajoutait que sanctionné, il quitterait l'Elysée pour en tirer les conséquences. Et qui a été sanctionné dimanche dernier ? Le problème, c'est que ce président est faible contrairement à l'image de l'Etat fort que l'on a. Un homme qui, sanctionné, est chargé de trouver la réponse, seul.
Cette semaine, retour sur le résultat du premier tour des élections municipales. Il n'y a eu aucune surprise dimanche, tout était prévisible. Il suffit de relire le quatre pages de François Hollande pour le second tour de la présidentielle : son fameux pacte pour le changement. Rien n'a été fait ou presque. Alors pourquoi s'étonner aujourd'hui de la déception des électeurs ?
Le dernier livre de Lionel Jospin est une invite à aller au bout de la remise en cause de ce qui est au cœur de notre culture politique : créer une tragédie française.
Retour sur une semaine riche sur le front des affaires, qui a vu l'ancien président et son avocat pris la main de le sac grâce à des écoutes judiciaires.