Après avoir validé son examen pour entrer en école de police, Karim, 24 ans, a été écarté. Son tort ? Avoir une marque sur le front (une « tabaâ »), signe d’une pratique régulière de la prière. La préfecture de police de Paris y voit un signe possible de « repli identitaire », la justice une atteinte au principe de neutralité.
En apprenant que deux salariés étaient en couple, Leroy Merlin a modifié leur planning pour qu’ils ne puissent plus travailler ensemble et, de fait, plus prendre aucun congé en commun. L’enseigne refuse de réparer le préjudice et de modifier ses pratiques.
Arrivée en France à 3 ans, Rachel a été mise à la porte par son père adoptif, qui a fini par lui dire qu’il n’avait jamais voulu d’« enfant noire ». Elle dénonce les dérives de l’adoption internationale et surtout « transraciale ». « Les adultes autour de moi n’ont jamais pu se mettre à ma place, et ça m’a détruite », confie-t-elle.
Plusieurs témoignages et documents recueillis par Mediapart montrent que des chefs d’établissement ne se contentent pas de refuser les élèves se présentant avec des abayas. Des parents dénoncent des « humiliations » et « une véritable stigmatisation ».
Les opérations de police se sont multipliées durant l’été pour faire partir ailleurs les travailleuses du sexe jugées trop proches du centre d’entraînement de l’équipe de rugby néo-zélandaise, dont l’arrivée, vendredi 1er septembre, a été célébrée par la municipalité.
La semaine dernière, les élus mosellans ont appris par voie de presse que le rassemblement de la communauté évangélique tzigane Vie et Lumière aurait à nouveau lieu sur leur territoire. Ce qui ne devait plus être le cas selon les promesses faites en 2017 par Édouard Philippe, alors premier ministre. Les élus se sentent abandonnés, la communauté tzigane rejetée et incomprise.
Deux grosses entreprises, Publicis et le Crédit foncier, viennent d’être condamnées pour « discrimination sexuelle au travail », peine assortie pour la première fois d’un demi-million d’euros d’indemnités à verser. Un avocat salue « de grandes avancées » dans la lutte contre les inégalités au travail.
Interventionnisme, pressions sur des associations, chantage… Mediapart raconte comment la Dilcrah, délégation rattachée à Matignon, tente d’imposer une vision « universaliste » de l’antiracisme, dans le sillage du Printemps républicain.
Pour le sociologue Vincent-Arnaud Chappe, spécialiste des discriminations dans le monde du travail, les moments de crise, comme la mort de Nahel, favorisent l’expression de propos racistes, y compris dans des espaces « sanctuarisés » comme les entreprises.
Dans les entreprises, ces derniers jours, une parole raciste s’est libérée. Pour les travailleurs qui ont répondu à l’appel à témoignages de Mediapart, c’est « un enfer » difficile à vivre et une prise de conscience parfois douloureuse des opinions des collègues.
Le plan de lutte contre les LGBTphobies présenté lundi par la ministre de l’égalité suscite la colère de nombreuses associations. Elles dénoncent des mesures non financées et déjà annoncées par le passé. Elles pointent l’oubli des personnes trans ou des réfugiés.
La demande de justice est, pour le sociologue Samir Hadj Belgacem, l’élément clé pour comprendre les révoltes urbaines qu’a connues le pays ces derniers jours. A fortiori pour les jeunes des quartiers populaires, « cibles faciles » pour la police et que l’on considère à tort « comme des adultes ».
Le 20 mars, un cimetière d’enfants de harkis ressurgissait du passé après 60 ans d’oubli et de mépris, au camp de Saint-Maurice-l’Ardoise, dans le Gard. Échaudées par l’histoire, les familles des bébés morts et inhumés dans des conditions indignes s’impatientent et craignent une réparation au rabais.
Depuis la mort de Nahel, 17 ans, le 27 juin d’un tir policier, des mères de quartiers populaires partagent leur hantise de perdre leurs enfants dans les mêmes circonstances. À Corbeil-Essonnes, aux Tarterêts, plusieurs mères, notamment celles du collectif les Gilets roses, racontent comment elles préparent leurs enfants à faire face aux contrôles policiers, dès le plus jeune âge.
Spécialiste des comportements politiques, le chercheur Vincent Tiberj s’efforce de quantifier les préjugés racistes. Il pointe l’incapacité des pouvoirs publics d’affronter certaines problématiques, comme le racisme dans la police.
Dans son rapport annuel, la Commission nationale consultative des droits de l’homme alerte sur les discours politiques ou médiatiques prompts à faire de l’étranger ou des immigrés « la cause de tous les maux », et déplore des préjugés toujours trop partagés.