Dans deux récits familiaux, les autrices Nathacha Appanah et Yamina Benahmed Daho s’interrogent sur l’héritage, souvent douloureux, reçu par les descendants d’immigrés. Elles racontent l’arrivée de leurs familles venues respectivement d’Inde et d’Algérie sur leurs nouvelles terres d’attache, non sans encombre. Deux œuvres minutieuses et nécessaires.
« L’esprit critique » débat du premier roman de Mokhtar Amoudi, « Les Conditions idéales », de « Proust, roman familial », texte singulier signé Laure Murat, et de « Trust », le récent prix Pulitzer de l’Argentino-Américain Hernán Diaz.
Empruntant au conte et au traité philosophique, à la chronique et à l’uchronie, Kostis Maloùtas offre, avec « Le Dernier Aujourd’hui », un roman gigogne original, qui explore les liens entre le temps et le sommeil, sur fond de despotisme à peine éclairé.
Dans un ouvrage récent, le juriste Thomas Perroud souligne la « verticalité » historique des services publics français et appelle à trouver un mode de gouvernance plus démocratique. Un débat urgent, mais complexe.
L’écrivain Wole Soyinka, prix Nobel de littérature en 1986, est venu en France à l’occasion de la publication de son dernier roman, fabuleux et engagé. Rencontre avec un créateur aussi sage qu’intransigeant, qui appréhende le monde dans sa folle complexité.
Dans son dernier livre, la socio-anthropologue Nicole Lapierre se souvient d’un homme, Ulysses, chercheur précaire mort en 1991 à 44 ans et sonde l’énigme de sa vie. Qui était vraiment cet intellectuel polyglotte et polyvalent à la peau noire, affabulateur génial, se disant Juif et un peu chinois ?
Alors que l’Europe post-Brexit se relance dans l’élargissement en réaction à l’offensive russe en Ukraine, l’auteur autrichien publie un roman choral et documenté sur les méandres de négociations d’adhésion – fictives – entre l’Union européenne et l’Albanie, sur fond de poussée des nationalismes.
L’écrivain, né à Moscou en 1964 et établi en France depuis 1973, signe un livre fin et engagé : « Voyage clandestin avec deux femmes bavardes ». Iegor Gran a suivi sur Twitter Svetlana et Elena. L’une croit à la guerre, l’autre à la paix. Entretien et vidéos.
La prose d’Anni Kytömäki sur la famille Stenfors, prise dans le tourbillon de l’histoire voilà un siècle en Finlande, donne à éprouver physiquement la texture des pas lors de la traversée d’une tourbière. Écriture simple et précise, lyrique et hypnotique.
Le troisième roman de l’excellent écrivain québécois Kevin Lambert paraît en France. Le livre, en offrant le portrait d’une « starchitecte », fait éclater la violence politique et économique de notre monde. Il a suscité une polémique entre le premier ministre du Québec et son auteur.
De nombreuses autrices algériennes portent aux nues l’académicienne pour ce qu’elle a révolutionné et apporté dans le paysage littéraire, ainsi qu’au cinéma. Toutes regrettent qu’elle n’ait pas été davantage célébrée et reconnue dans son pays natal.
Comment échapper, même des années plus tard, à l’empire de la violence exercée par un beau-père abuseur ? Dans un livre annoncé comme l’un des événements de la rentrée littéraire, l’autrice trace le plus beau des chemins de sortie : au pouvoir absolu que prétend exercer le violeur, il oppose la force d’une pensée contradictoire, l’intelligence de la discordance.
À rebours du Parnasse ou du storytelling, existe une littérature foncièrement politique : amalgamée au réel, recrue de contraintes économiques, lucide sur les rapports de force, elle a valeur d’élucidation et d’affranchissement, selon l’essayiste Justine Huppe.
Yves Pagès propose une généalogie de cette pièce centrale de la révolution industrielle, à la fois catalyseur d’aliénations et allégorie des croyances aveugles dans le progressisme.
Dans une œuvre à multiples facettes, au rythme des soubresauts de l’histoire de son pays natal, Assia Djebar a mis la lumière sur la vie des femmes algériennes et porté leurs voix. Elle a aussi dénoncé sans relâche les méfaits du colonialisme. Le tout lui a valu une pluie de critiques.
L’écrivaine péruvienne Gabriela Wiener publie en cette rentrée un texte sidérant, « Portrait huaco ». Une tentative littéraire de décoloniser les musées d’Europe comme son propre corps, oscillant sans cesse, et sans jamais rien résoudre, entre le collectif et l’intime.