Suspension de la réforme des retraites, hausse de la CSG, augmentation des pensions : le Sénat a supprimé de nombreuses mesures adoptées par les députés. Mais il a aussi dénoncé l’objectif de dépenses de l’assurance-maladie, qui exige 7 milliards d’économies, le jugeant intenable.
Comme prévu, le Sénat s’est opposé mardi soir à la suspension de la réforme des retraites. Un signal supplémentaire que le compromis budgétaire reste impossible à entrevoir au Parlement, malgré les espoirs du premier ministre et du premier secrétaire du Parti socialiste.
L’Assemblée nationale a adopté le décalage de l’application de la réforme des retraites Borne. Une « première victoire d’étape », s’est félicité le PS, même si la question du financement de la mesure, qui pourrait peser sur les plus démunis, reste en suspens.
Ce budget ne satisfait personne, tant il est plombé par un déficit qui avoisine les 20 milliards d’euros. Mais une très légère majorité s’est dégagée pour sauver un texte largement retravaillé, où les mesures d’économies qui visaient les plus modestes ont été supprimées.
Entre délais contraints et équilibres politiques insaisissables, rien ne dit que le PLFSS sera voté avant la date butoir du 13 novembre. Son examen a débuté par de vifs débats sur les recettes. Une hausse de la CSG sur le capital a été adoptée.
Depuis des années, la gestion de la caisse de retraite des professions libérales et des indépendants est critiquée par ses adhérents, qui pointent de nombreux dysfonctionnements. Aujourd’hui, c’est même le mode d’élection du conseil d’administration qui est contesté en justice.
De nombreuses mesures d’économies, visant les Français les plus modestes, ont été supprimées. Le décalage de la réforme des retraites a été voté. Mais les recettes manquent et l’austérité se confirme pour l’assurance-maladie. Nouveau débat la semaine prochaine.
Le conseil des ministres a entériné l’inscription de la suspension de la réforme des retraites au projet de budget de la Sécurité sociale. Son financement sur le dos des retraités et des complémentaires santé est très critiqué, notamment par la CGT et la CFDT.
Alors que les discussions budgétaires s’ouvrent à l’Assemblée nationale, les chances de voir se réaliser la promesse de suspension de la réforme des retraites sont minces. Autour d’Olivier Faure, on estime néanmoins que le rapport de force enclenché avec le gouvernement aura raison des chausse-trapes de la procédure parlementaire.
Le premier ministre a recueilli les applaudissements du Parti socialiste en annonçant, lors de sa déclaration de politique générale, que la réforme tant décriée serait suspendue jusqu’à la présidentielle. À l’Assemblée nationale, le soulagement l’a emporté du PS à la droite Les Républicains : la voie de la non-censure est désormais ouverte.
Avant la démission de Sébastien Lecornu, le Sénat devait débattre mercredi d’une loi sur le statut des élus. L’article 3, déjà adopté dans les deux chambres, prévoit d’accorder aux élus locaux des trimestres de retraite supplémentaires pour chaque mandat, sans cotisation. Coût estimé : environ 100 millions d’euros.
L’appel d’Élisabeth Borne à suspendre la réforme des retraites a déclenché un débat houleux dans la boucle interne des députés macronistes. Entre ceux qui veulent à tout prix convaincre le PS pour éviter la dissolution et ceux qui appellent à ne pas « mettre les deux genoux à terre », c’est la bataille de l’après-Lecornu qui se joue.
Depuis sa nomination fin décembre 2024, le gouvernement de François Bayrou a certes buté sur son absence de majorité, mais a tout de même appliqué une feuille de route libérale et conservatrice. Retour sur un semestre marqué par les reculs environnementaux et la validation du discours anti-immigration de LR.
Faisant montre d’un optimisme forcené, le premier ministre a salué jeudi les avancées du « conclave », clos mardi sans résultat. Il a mis en avant les deux seuls points d’accord entre syndicats et patronat, et promis qu’un « compromis » était possible rapidement sur le reste.
Face au refus du premier ministre de rouvrir les débats sur la mesure d’âge, le groupe de Boris Vallaud va déposer une motion pour renverser le gouvernement. Celle-ci a toutefois peu de chances d’être adoptée, le Rassemblement national se réservant pour les débats budgétaires de l’automne.