En France, la femme est l'apanage de l'homme politique, comme si la gauloiserie rejoignait une régression d'Ancien Régime. Passer de la gaudriole à la réflexion, découpler la politique de la paillardise, est-ce faire preuve de vertu intégriste? Non.
LesLes poursuites judiciaires engagées contre Dominique Strauss-Kahn soulèvent de la pire façon (violence et voyeurisme planétaires), avec un chef d'accusation délictueux en diable, ce que la France n'a jamais su affronter: sa complaisance envers ce qu'il est convenu de nommer «les frasques» de son personnel politique. Certes, en 1959, André Le Troquer, président socialiste de la chambre basse, qui venait de laisser son perchoir au gaulliste Jacques Chaban-Delmas, fut dénoncé puis sanctionné (un an de prison avec sursis). Il avait participé à des «ballets roses». L'expression, forgée par France-Soir, désignait des spectacles érotiques organisés avec des jeunes filles parfois lancées par leur mère. C'était dans la forêt de Fausses-Reposes (Yvelines), au sein du pavillon du Butard alors mis à la disposition du président de l'Assemblée nationale.