Paul Jorion n'a pas traîné. Il en est à son troisième ouvrage sur la crise économique de 2007-2008. Dans son dernier livre, La Crise, qui paraît ce lundi 3 novembre chez Fayard (346 pages, 20 euros), il continue d'enfiler les habits du prophète aux idées sombres, dans les pas, aux Etats-Unis, d'un Nouriel Roubini. Oui, il l'avait vu venir, cette débâcle sans précédent depuis 1929. Oui, il se livrait, bien avant le déclenchement de la crise, à une analyse très convaincante du fonctionnement du secteur immobilier aux Etats-Unis, et notamment du poison subprime, dans son œuvre de référence, Vers la crise du capitalisme américain (La Découverte, 2007, 20 euros). Cette fois-ci, Jorion, venu aux théories économiques de la valeur et du prix par l'anthropologie (lire son parcours dense et alambiqué, dans sa tribune à Mediapart, ici), met en garde, entre autres choses, contre «le krach boursier qui se profile à l'horizon». Des lignes écrites en septembre 2008. Depuis, les principaux indices boursiers dans le monde ont connu un mois d'octobre catastrophique.
Économie et social — Note de veille
Ecrits d’un «outsider» sur la grande crise
Sortie, ce lundi 3 novembre, d'un livre écrit à chaud sur la débâcle financière, le bien nommé La Crise. Principal intérêt: Paul Jorion, son auteur, fin connaisseur du marché immobilier américain, croise des notions d'économie et d'anthropologie pour raconter les remous des derniers mois.