Marie Darrieussecq réécrit Ordet pour Arthur Nauzyciel

RestéeRestée jusque-là à l'écart de l'univers théâtral, la romancière Marie Darrieussecq est doublement présente au festival d'Avignon cet été. D'abord avec Précisions sur les vagues, un bref texte scientifico-poétique publié en 1999 comme en ressac à son troisième roman Le Mal de mer. Frappée par la musicalité de ces Précisions sur les vagues, Célia Houdart, une artiste très polyvalente, également auteur chez POL en 2007 d'un saisissant premier roman (Les Merveilles du monde) a conçu une chambre d'écoute pour ce texte – une installation de vingt minutes proposée sur toute la durée du festival.
A l'inverse, Marie Darrieussecq s'est emparée du texte d'un autre auteur pour sa première incursion personnelle directe au théâtre. C'est le metteur en scène Arthur Nauzyciel, remarqué notamment pour son travail en anglais sur Koltès (Black Battle with dogs) et récemment nommé directeur du Centre dramatique national d'Orléans, qui lui a demandé de se pencher sur Ordet. Marie Darrieussecq ne connaissait pas Nauzyciel mais le chef-d'œuvre mystique de Carl Dreyer figurant depuis longue date dans son panthéon cinématographique, elle n'a pas hésité longtemps.
Ordet fait partie de ces films qui ont fini par totalement effacer l'œuvre originale qu'ils adaptent, car Ordet (La Parole) est d'abord une pièce de théâtre des années 20 de l'auteur danois Kaj Munk. C'est ce texte que Marie Darrieussecq s'est employée à exhumer, à dépoussiérer, à préparer pour une mise en scène créée ce samedi 5 juillet et qui sera à coup sûr l'un des temps forts d'Avignon cette année.
Marie Darrieussecq revient, pour Mediapart, sur la genèse de ce projet et cette première expérience du théâtre qu'il l'a ensuite conduite à écrire une pièce originale Le Musée de la mer, également mise en scène par Nauzyciel et déjà jouée à Reykjavik avant d'être reprise en France.
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