La lutte contre les réservoirs d’eau artificiels à destination agricole ne cesse de monter en puissance. Le mouvement, qui rassemble syndicats, politiques, associations environnementales, zadistes… a mis en lumière l’accaparement d’une ressource au profit de quelques-uns, mais fait l’objet d’une vive répression. Nos articles, révélations et reportages.
Des données publiques consultées par Mediapart montrent qu'en dépit de la décision de justice du 18 décembre, plus de 10 000 mètres cube d’eau continuent d’être prélevés chaque jour pour alimenter la mégabassine de Sainte-Soline. Interrogée, la préfecture répond qu’elle fera respecter l’arrêt.
C’est une victoire pour le mouvement anti-bassines, et pour la préservation de la biodiversité. Mercredi 18 décembre, la cour d’appel administrative de Bordeaux a déclaré illégales quatre retenues d’eau, dont celle de Sainte-Soline, pour protéger un oiseau menacé.
Il est très rare que la justice annule des projets déjà construits, compte tenu des intérêts économiques et politiques qu’ils représentent. De plus en plus de juristes et d’avocats demandent une révision des procédures de droit pour mieux protéger les écosystèmes.
Le mouvement antibassines a ciblé samedi le port de La Rochelle pour dénoncer les liens entre agro-industrie et accaparement de l’eau, à travers des cortèges rassemblant plusieurs milliers de personnes. Les forces de l’ordre ont repoussé la manifestation en dehors de la zone industrielle et affronté certains militants plus radicaux.
Malgré les mobilisations, les critiques des scientifiques et la demande de moratoire, le nombre de mégabassines continue d’augmenter en France : 71 sont d’ores et déjà construites et 94 autres en projet, indique la carte interactive inédite de Mediapart et de Mémoire vive.
Plusieurs milliers de personnes étaient mobilisées vendredi dans la Vienne contre les mégabassines. Déjouant l’énorme dispositif policier et l’interdiction de manifester, elles sont parvenues à se rassembler dans le village de Migné-Auxances, au nord de Poitiers.
Une centaine d’organisations, dont les Soulèvements de la Terre, ont prévu rassemblements et actions au départ du village de Melle, dans les Deux-Sèvres, du 16 au 21 juillet. Objectif : obtenir un moratoire sur les mégabassines.
Près de 6 000 personnes se sont retrouvées près de Clermont-Ferrand, samedi 11 mai, pour protester contre le projet de construction de deux gigantesques retenues d’eau. Une « randonnée festive » pour sensibiliser au partage d’une eau de plus en plus rare dans la Limagne.
Plusieurs collectifs, associations et syndicats appellent à une « randonnée festive » samedi 11 mai pour protester contre le projet de construction de deux énormes bassines au sud-est de Clermont-Ferrand, destinées à alimenter la plaine de Limagne.
Une association de défense des rivières a perdu des subventions et son siège dans plusieurs instances consultatives sur l’eau en raison de sa participation supposée à l’organisation de la manifestation de Sainte-Soline. La préfecture assume.
Des peines allant d’amendes jusqu’à neuf mois de prison avec sursis ont été prononcées jeudi 28 mars par le tribunal correctionnel de Niort contre sept personnes reconnues coupables d’infractions lors des événements de Sainte-Soline en mars 2023.
Un an après la manifestation de Sainte-Soline, les organisateurs de la mobilisation ont été condamnés. Mais les enquêtes qui concernent les blessés les plus graves, victimes de l’opération de gendarmerie, sont toujours aux mains du parquet de Rennes.
Un livre de témoignages propose un contre-récit de ce qui s’est passé lors de la manifestation contre les mégabassines du 25 mars 2023 : peur, doutes, colère et volonté accrue d’agir contre l’écocide.
Un an après leur mobilisation violemment réprimée, les antibassines se sont retrouvés le 23 mars dans les Deux-Sèvres pour un joyeux cycle de « commémor’actions ». Depuis un an, et malgré les pressions qu’ils subissent, leur mouvement n’a cessé de gagner des soutiens.
Les neuf militants et syndicalistes, porte-parole du mouvement anti-bassines, ont écopé de condamnations plus ou moins sévères ce mercredi 17 janvier au tribunal judiciaire de Niort. Certains annoncent vouloir faire appel.
L’agence de l’eau Loire-Bretagne dresse un bilan « très négatif » des mesures prises par les irrigants bénéficiaires des bassines. Ils auraient dû se lancer dans une « transition agroécologique » mais leurs objectifs ne sont « pas atteints » sur les pesticides et la protection de l’eau potable.