Yves et Ismaïl vivent à Brest. À 5 ans, Ismaïl a perdu sa mère. Aujourd’hui adolescent, il s’émancipe peu à peu de la relation fusionnelle qu’il a tissée avec son père. À 75ans, celui-ci retrouve progressivement son individualité et prend un nouveau souffle. La photographe Ophélie Loubat chronique cette intimité, le quotidien de leur relation. Ses images évoquent l’absence de la mère et de l’épouse, la monoparentalité paternelle et le rapport à la masculinité. Ce travail a reçu le prix ISEM Jeune attribué à un travail documentaire en cours par le festival ImageSingulières de Sète, l’ETPA de Toulouse et Mediapart.
La Guareña est une région d’Espagne accidentée, où souffle le vent et où il ne pleut quasiment pas. La population vieillit tandis que la terre devient de plus en plus aride. Avec une économie basée sur l’agriculture et l’élevage, il n’y a aucune perspective de changement. À travers un récit photographique personnel, Javier Arcenillas compose des diptyques qui confrontent les visages des habitants et des paysages représentant la course du soleil. Ce travail a reçu le prix ISEM attribué à un travail documentaire en cours par le festival ImageSingulières de Sète, l’ETPA de Toulouse et Mediapart.
À Mayotte, le système de santé ne parvient pas à répondre aux besoins de soins d’une population dont 77 % vit sous le seuil de pauvreté. Tout ou presque repose sur le Centre hospitalier de Mayotte, unique instance publique de santé du territoire, à l’étroit et en manque de personnel. La précarité est responsable de la majorité des problématiques de santé du territoire, entre difficultés d’accès à l’eau potable et alimentation carencée. En 2019, 45 % des plus de 15 ans déclaraient avoir dû renoncer à des soins. Un reportage réalisé en février dernier avant la mise en œuvre de l’«opération Wuambushu».
Le photographe Sylvain Demange a choisi d’interroger la mémoire et la filiation de l’esclavage aux Antilles. Une mémoire partagée par la population et qui se lit dans de nombreux vestiges disséminés dans le paysage. Souvent écartée, cette histoire peut rester inconsciente et induire des traumatismes. Ce travail fait l’objet d’une exposition dans le cadre des Commémorations pour la mémoire de l’esclavage 2023 à Nantes jusqu’au 17 mai, dans les douves du château des ducs de Bretagne.
Sacrifices, renoncements : comment adapter sa consommation alimentaire à l’inflation qui affecte les prix des denrées? Touchées par la hausse des prix, les classes moyennes remplacent certains produits par d’autres tandis que les ménages les plus modestes se privent. Celles et ceux croisés dans les allées des rayons et sur les marchés racontent ce qui a changé dans leur consommation.
Le 6 février 2023, un tremblement de terre touche onze provinces en Turquie. 13,5 millions de personnes sont affectées par la catastrophe. Parmi les plus vulnérables, on trouve les femmes enceintes ou celles qui viennent d’accoucher. Sans ressources, sans maison, sans eau potable ni distribution de nourriture, traumatisées par une catastrophe d’une ampleur inimaginable, elles doivent lutter pour leur survie et celle de leurs enfants.
Clés à molette et câbles électriques n’ont plus de secrets pour les employées de Nana, premier garage féminin de l’État de Sokoto, au nord-ouest du Nigeria. Dans le bastion de cet ancien califat demeuré très conservateur, ces femmes militent pour exercer leur passion et être indépendantes. Depuis 2021, l’ONG Nana offre des formations et des places de garagiste aux femmes qui le désirent. Celles-ci ignorent les préjugés et luttent contre la stigmatisation en pratiquant un métier considéré comme exclusivement masculin dans cette région dangereuse.
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Par Sadak Souici (Photos) et Margaux Solinas (Textes)
Ousmane, Minkoro, Harouna, Hakim, Makan, Sidonie, Moussa travaillent sans papiers, et font tourner des pans entiers de l’économie française. Malgré cela, ils doivent accumuler des preuves afin d’obtenir leur régularisation. Les critères sont listés dans une circulaire de 2012, dite Valls. Ils dévoilent ici leur parcours, leur réalité quotidienne et les difficultés qu’ils rencontrent.
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Camille Millerand / Grande Commande Photojournalisme (Photos et textes)
Les équipements électroniques et électriques produisent le flux de déchets à la croissance la plus rapide au monde. Au Sénégal, comme dans d’autres pays en développement, atterrissent ordinateurs, téléphones portables et autres réfrigérateurs de seconde main, exportés, souvent en mauvais état, par l’Occident. Leur gestion est un défi pour le pays. Le recyclage informel prime et assure des revenus à de nombreux ménages, mais les substances toxiques des appareils les exposent à des dangers importants. Faute d’infrastructures, une part importante de ces équipements n’est pas recyclée et pollue l’environnement.
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Jennifer Carlos (photos) et Clémence Cluzel (textes)