Première région minière du Sénégal, Thiès abrite l’une des plus anciennes industries du pays, les Industries chimiques du Sénégal (ICS). À une vingtaine de kilomètres alentour, les populations sont sévèrement touchées. Délocalisation, déversement de soufre sur la voie publique, rejet d’acide en mer et fuites de gaz sont le lot des habitants de la zone.
Parler avec les Iraniens de la révolution de 1979 n’est pas aisé. D’abord, plus des deux tiers d’entre eux n’étaient pas nés. Dans l’Iran de 2019, la moyenne d’âge est de 30 ans. Les plus de 60 ans sont minoritaires et montrent peu d’enthousiasme à l’évoquer. Isabelle Eshraghi leur a demandé de lui raconter un souvenir de ce 11 février 1979. Ceux qui furent acteurs de cette révolution en parlent plus volontiers : « Nous étions heureux, nous avions gagné après un long combat » ; « Tout semblait possible ». Puis un silence s’installe. La confiscation de la révolution par les religieux, la liberté promise qui n’a pas eu lieu, la répression qui a suivi et la guerre avec l’Irak qui a duré huit ans. Ceux qui travaillaient pour le régime impérial et étaient partisans du chah sont beaucoup plus réservés. Ils furent arrêtés et jugés par le tribunal révolutionnaire puis, pour les plus chanceux, libérés. Ils vivent encore en Iran avec parfois la nostalgie d’autrefois.
Le problème de la frontière nord-irlandaise focalise une bonne partie des crispations autour du Brexit. Car quand le Royaume-Uni aura quitté l’Union européenne, quel type de frontière rétablir au juste entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande, qui, elle, restera dans l’UE ? Gilles Favier a, sur la durée, suivi le conflit en Irlande du Nord qui s’est achevé en 1998. Ses photographies ont été rassemblées dans un livre.
La nouvelle zone pour le développement économique et industriel du Sénégal, la Petite-Côte (de Bargny à Ndayane), abritera bientôt deux des plus grands ports de l’Afrique de l’Ouest. Parallèlement, les expropriations des cultivateurs, la destruction de la biodiversité et de la pêche artisanale concourent à l'appauvrissement des populations, qui voient disparaître leurs principales ressources de subsistance.
Le système de santé soviétique était considéré comme l’un des meilleurs du monde. En Ukraine indépendante, il n’en reste aujourd’hui que des souvenirs. Le niveau de santé publique a baissé et les hôpitaux manquent cruellement de moyens. Une réforme en profondeur du système, calquée sur le modèle britannique, est très contestée et peine à produire des effets. Dans l’est du pays, en guerre depuis 2014, le personnel soignant tente de répondre aux besoins croissants d’une population cruellement précarisée. Sadak Souici et Sébastien Gobert sont partis à la rencontre de ces guerriers de la santé, entre infrastructures déliquescentes et bombardements.
par
Photos : Sadak Souici / Agence Le Pictorium ; Sébastien Gobert / D&B
Quand on n’a pas de voiture, pas de permis, que le bus ne passe que dans 30 minutes, qu’une garde partagée contraint à faire 50 kilomètres pour amener l’enfant chez l’autre parent… tout est mille fois plus compliqué. Le photographe Vincent Jarousseau suit depuis deux ans plusieurs familles à Denain, dans le Nord, pour le Forum Vies Mobiles (voir ses précédents portfolios sur Mediapart). Aujourd’hui, récit d’un an dans la vie de Loïc, 34 ans, faite de multiples contraintes.
C’est l’une des plus petites communautés ethniques et religieuses au monde. Avec quelque 800 adeptes, les Samaritains ne sont ni juifs ni musulmans, même s'ils se considèrent comme les descendants directs des tribus d’Israël et s’ils parlent l’arabe palestinien dans leur communauté près de Naplouse. Ce statut leur offre une certaine liberté, dans ce territoire traversé par de multiples conflits.
Photographe indépendante, Mary Beth Meehan saisit les habitants des États-Unis dans des portraits qui s’affichent en grande dimension. Professeur de communication à Stanford (Californie), ancien journaliste, Fred Turner se passionne pour les racines et ramifications idéologiques et culturelles de la Silicon Valley et pour ses inventeurs – souvent « des entrepreneurs mâles et blancs », écrit-il ici – qu’il a fait connaître dans une « histoire inédite de la culture numérique », publiée en français (en 2013) sous le titre Aux sources de l’utopie numérique. Les deux se sont associés pour composer une autre représentation de la région, quelques dizaines de kilomètres qui s’étirent au sud de San Francisco. Car il n’y aurait pas de Tesla « sans le travail des corps transpirants de milliers de riveteurs, emballeurs et chauffeurs », écrit Turner, pas de Google « sans des légions de codeurs, de cuisiniers, de concierges et d’employés de maison ». Avec 47 milliardaires recensés en 2018, la Silicon Valley « est l’une des régions les plus riches des États-Unis ». Mais malgré un salaire moyen deux fois plus élevé qu’ailleurs dans le pays, c’est aussi « l’une de celles où les inégalités sont les plus marquées ». Voyage aux portes du mythe.
par
Extrait du livre «Visages de la Silicon Valley»
Point chaud du mouvement des gilets jaunes dès ses débuts, La Réunion a vécu durant dix jours un blocus total émaillé de scènes de violence urbaine spectaculaires, entraînant l’arrivée en urgence de la ministre des outre-mer et l’annonce de mesures spécifiques. Derrière les statistiques accablantes, qui tentent d'expliquer la colère de ce département d’outre-mer mais limitent le réel à des chiffres ; par-delà la lumière captée par les bandes réfléchissantes des gilets de sécurité routière, Romain Philippon, photographe qui vit depuis dix ans sur l'île, a choisi d’aller à la rencontre des militants de toujours ou d’une nuit, une fois les gilets tombés.
par
Romain Philippon/Divergence
Directeur de la publication : Edwy Plenel
Direction éditoriale : Stéphane Alliès et Carine Fouteau
Le journal MEDIAPART est édité par la Société Editrice de Mediapart (SAS).
Durée de la société : quatre-vingt-dix-neuf ans à compter du 24 octobre 2007.
Actionnaires directs et indirects : Société pour l’Indépendance de Mediapart, Fonds pour une Presse Libre, Association pour le droit de savoir
Rédaction et administration : 127 avenue Ledru-Rollin, 75011 Paris
Courriel : contact@mediapart.fr
Téléphone : + 33 (0) 1 44 68 99 08
Propriétaire, éditeur, imprimeur : Société Editrice de Mediapart
Abonnement : pour toute information, question ou conseil, le service abonnés de Mediapart peut être contacté par courriel à l’adresse : serviceabonnement@mediapart.fr ou par courrier à l'adresse : Service abonnés Mediapart, 11 place Charles de Gaulle 86000 Poitiers. Vous pouvez également adresser vos courriers à Société Editrice de Mediapart, 127 avenue Ledru-Rollin, 75011 Paris.