Culture et idées

André Zucca et le piège des photos sans histoire

En refusant la part d'ombre des photographies en couleur d'André Zucca (1897-1973) prises à Paris, pendant l'Occupation, pour le bimensuel de la collaboration Signal, le commissaire de l'exposition qui se tient jusqu'au 1er juillet à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris a commis une erreur fatale.

Antoine Perraud

Illustration 1

L’exposition de photographies en couleur d’André Zucca (1897-1973), montrant un certain visage de Paris sous l’occupation allemande, a provoqué des réactions ici et , ainsi que sur le blog d’Éric Thébault, dans le club de Mediapart. Tout a été dit sur ces 270 vues présentées à la Bibliothèque historique de la ville de Paris sans le moindre recul critique. L’accrochage minore la collaboration de Zucca, prétendument « réquisitionné » par le magazine de propagande nazi Signal. Il ignore ce cas d’école du regard biaisé d’un photographe, qui fait œuvre de désinformation en montrant une seule file d’attente chez un bougnat du boulevard de Clichy et une seule étoile jaune dans le Marais, au profit d’une vie simple et tranquille, où la Parisienne sera toujours la Parisienne et où les privations de l’époque ajoutent au charme de la mode ; comme dans la chanson de Maurice Chevalier, La Symphonie des semelles en bois (1943).

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