Jean Echenoz s'est piqué au jeu. Mais il jure cette fois que c'est la dernière: après celle de Ravel dans le roman du même nom, puis celle de Zatopek dans Courir, c'est une troisième et dernière vie dont il s'est saisi pour Des éclairs, celle de Nikola Tesla, immense star de la physique outre-Atlantique, trop méconnu par ici. Né au milieu du XIXe siècle en Croatie, alors partie prenante de l'Empire d'Autriche, il s'exile aux Etats-Unis pour aller travailler avec Thomas Edison qui bénéficiera de la plupart des nombreux brevets déposés après les inventions de Tesla en matière d'énergie électrique et de sa distribution.
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Un musicien, un sportif, un scientifique: ce projet des vies épiques peut in fine se lire comme un triptyque, ce qui n'était pas prévu par Echenoz. Aiguillé par un matériau historique mais sans s'imposer la rigueur d'un véritable biographe, Echenoz a pu à chaque fois souligner en creux l'illusion biographique, ne donnant à voir au fond que le travail littéraire à l'œuvre. Pour chaque vie, il a dû inventer une écriture appropriée, se laissant bousculer sans doute comme pour aucun de ses livres précédents, pourtant variés et jouant souvent avec les codes de certains genres ou sous-genres de la littérature.















