Série Épisode 1 L'envers des data centers

L'envers des data centers (1/3) : Ordiland en Seine-Saint-Denis

Au nord de Paris, en Seine-Saint-Denis, se multiplient les data centers, ces hangars de serveurs indispensables au fonctionnement d'Internet. Leur besoin en énergie est colossal : ils représentent un quart de la puissance électrique supplémentaire du Grand Paris d'ici 2030. Des riveraines se plaignent de leur impact sur leur vie quotidienne.

Jade Lindgaard

À brûle-pourpoint, si l'on vous demandait de pointer sur une carte de France la zone de plus forte concentration de data centers, ces hangars de serveurs informatiques qui font tourner Internet, que désigneriez-vous ? Le quartier de La Défense, près des sièges des multinationales ? Grenoble la technophile, avec son « campus d’innovation » spécialisé en nanotechnologies, Minatec ? Le long du couloir rhodanien et de ses nombreuses centrales nucléaires ?
Vous auriez tort.
La plus forte concentration de data centers s’étale sur Plaine Commune, l’agglomération de Seine-Saint-Denis qui regroupe au nord de Paris, Saint-Denis, Aubervilliers, La Courneuve, Stains, Saint-Ouen, Pierrefitte, Villetaneuse, Épinay et l’Île-Saint-Denis.
Par quelle ruse de l’Histoire l’un des départements les plus pauvres de France, havre de cités en galère, s’est-il retrouvé terre pionnière de l’économie numérique ? Par une accumulation d’avantages topographiques et techniques méconnus du grand public : bon équipement en câbles électriques et fibre optique, bonne desserte routière, situation hors zone inondable, foncier pas cher, proximité avec la capitale.
À l’été 2014, une quinzaine de data centers sont en service sur Plaine Commune (sur 130 environ en France dont la moitié en Île-de-France).

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