France

Ni relance, ni rigueur, ni récession, dixit Fillon

Lundi 18 août, François Fillon réunissait à Matignon les six ministres en charge de l'économie aprés les mauvais chiffres de la croissance et de l'emploi publiés par l'Insee. Mais de récession, il ne voit point venir.Depuis jeudi dernier, dès la sortie des statistiques, Mediapart a analysé dans «Economie: la grande panne», les conséquences de la croissance négative de -0,3% enregistrée en France au deuxième trimestre, en se demandant si le gouvernement savait naviguer en basses eaux. Puis a souligné le décalage entre l'aveuglement du gouvernement depuis un an face à l'impact de la crise mondiale et la «régression sociale» observée par les associations familiales.

Gérard Desportes

La farandole des "r". Pour dire qu'elle n'entre pas dans les plans du gouvernement après cette réunion à Matignon qui rassemblait ce lundi 18 août autour de François Fillon, six de ses ministres concernés par le coup de pompe de la croissance en France au second trimestre (-0,3%): ni relance, ni rigueur, ni récession, ni régression. Juste un ralentissement.
La zone euro a connu pour la première fois de son histoire une croissance négative (-0,2%), l'économie mondiale se grippe sous l'effet de la crise de son système bancaire et de la hausse des matières premières, mais le locataire de Matignon s'est montré inflexible. Le ralentissement nécessite «du sang froid» et la poursuite de la politique telle qu'elle est conduite par lui depuis quinze mois. Rien ne change. Les réformes de structure continueront leur rythme puisque «la croissance sera positive en 2008», le déficit budgétaire restera dans l'épure. «Nous n'avons pas besoin d'un plan de relance artificielle» a martelé celui qui sera en face de Nicolas Sarkozy dès ce mercredi pour le premier conseil des ministres de rentrée.
Il se passe quoi? François Fillon a demandé à ses ministres de vérifier que les décrets d'application des réformes déjà votées soient publiés dans les meilleurs délais. Ce sera le cas, par exemple, de la réforme des délais de paiement. Par ailleurs, un soin particulier, toujours selon le premier ministre, sera apporté aux plus défavorisés. En plus des lois sur l'intéressement et la participation et celle instituant le revenu de solidarité active (RSA) -qui sont inscrites à l'ordre du jour de la prochaine session parlementaire- la prime à la cuve et la contribution transport devraient voir le jour dans les semaines à venir. Enfin, Christine Lagarde, la ministre de l'économie, a été chargée de mettre en place une méthode permettant aux autres ministres européens de l'économie et des finances de travailler dés le 12 septembre, lors d'une réunion à Nice, à une réponse concertée des 27.

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