France Entretien

Karachi: le cri de colère d’un survivant de l'attentat

Il n'y a pas que les volets criminel et financier dans l'affaire deKarachi. Il y a aussi la façon dont les survivants del'attentat, qui a causé le 8 mai 2002 la mort de quinze personnes dontonze employés français de la Direction des constructions navales (DCN),ont été traités par leur employeur après l'événement. Dans un entretienà Mediapart, l'un des douze blessés graves, Gilles Sanson, sort du silence. Il dénonce les carences de laDCN dans sa gestion du dossier, les indemnisations en dessous desseuils et les refus d'ouvrir des procédures eninterne. «On s'est fait duper par l'Etat», affirme-t-il.

Fabrice Arfi et Fabrice Lhomme

Il n'y a pas que les volets criminel et financier dans l'affaire de Karachi. Il y a aussi la question de savoir comment les survivants de l'attentat, qui a causé le 8 mai 2002 la mort de quinze personnes dont onze employés français de la Direction des constructions navales (DCN), ont été traités par leur employeur après l'événement. Dans un entretien à Mediapart, l'un des douze blessés graves de Karachi, Gilles Sanson, a décidé de sortir du silence. Il dénonce les carences de la DCN dans sa gestion du dossier, entre indemnisation en dessous des seuils et refus d'ouvrir des procédures (pourtant obligatoires) en interne. «On s'est fait duper par l'Etat», affirme-t-il.
Quelle était la nature de votre mission pour la DCN au moment de l'attentat de Karachi le 8 mai 2002 ?
Je travaille à la DCN depuis 1979. J'ai fait, au total, cinq missions à Karachi, au Pakistan, dont la première a eu lieu en 2000 et la dernière en 2002. J'avais une fonction de mécanicien-usineur. Je travaillais à la confection des tubes lance-torpilles installés sur les sous-marins Agosta que la France a vendus au Pakistan en 1994.
Quelle a été l'étendue de vos blessures ?
Comme tous les blessés de l'attentat de Karachi, j'ai d'abord eu les pieds sévèrement atteints à cause de l'effet de blast suscité par l'explosion. L'onde de choc de la bombe a soulevé le plancher du bus où nous nous trouvions et c'est remonté jusque dans les articulations, causant de nombreuses fractures et détériorations osseuses. Et plus on vieillit, plus on en souffre. C'est un peu comme une arthrose avancée.

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