En 2005, poursuivis par la police, les jeunes Zyed Benna et Bouna Traoré perdaient la vie dans un transformateur électrique de Clichy-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis. Un embrasement des banlieues allait suivre et avec lui, la révolte des quartiers populaires, cibles de discriminations structurelles. Logement, éducation, emploi, sécurité… Les habitantes et habitants de ces quartiers réclamaient le respect et l’égalité de traitement. Vingt ans après cette année charnière, la bataille est loin d’être gagnée.
Le soulèvement des quartiers populaires, à l’automne 2005, avait mis pour un temps le sort des banlieues à l’agenda des partis politiques français. Vingt ans plus tard, l’extrême-droitisation du débat a réduit le sujet à une question identitaire et sécuritaire.
Si 2005 est l’année de l’embrasement des quartiers populaires, elle a aussi été celle de forts débats et tensions qui permettent de l’éclairer. Avec une loi controversée sur l’héritage colonial, le « karcher » de Nicolas Sarkozy, mais aussi la naissance d’un nouvel élan postcolonial.
Après la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré, scolarisés dans la ville, les promesses se sont multipliées pour ce haut lieu de l’éducation prioritaire en Seine-Saint-Denis. Deux décennies plus tard, bien peu se sont réalisées, malgré l’attachement des équipes à ce territoire et l’envie de réussite des élèves.
Après les révoltes de 2005, la doctrine de la « prévention situationnelle » a laissé son empreinte sur la rénovation urbaine des quartiers populaires, imposant ou proscrivant des formes architecturales.
Les discriminations et les violences policières s’accroissent, le racisme culmine. Mais hors des radars médiatiques, des millions d’habitants des quartiers populaires vivent et s’organisent. À Bobigny (Seine-Saint-Denis), une émission spéciale d’« À l’air libre », pour la première fois en public.
Le 8 novembre 2005 était décrété l’état d’urgence dans les banlieues françaises pour mettre fin aux révoltes provoquées par la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré. Dix ans plus tard, les attentats de Paris plaçaient la France sous état d’exception. Deux décisions différentes, mais qui partagent des racines communes.
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