Pierre Gauttieri, ancien bras droit du maire de Saint-Étienne, a été condamné lundi 1er décembre à quatre ans d’emprisonnement, dont deux avec sursis, et à 30 000 euros d’amende pour avoir participé au chantage à la sextape. Au cours du procès, le directeur de cabinet de Gaël Perdriau avait reconnu son implication dans cette affaire de piège tendu à un rival, l’ex-premier adjoint Gilles Artigues, filmé à la caméra cachée en compagnie d’un prostitué, puis contraint à faire profil bas.
Dans un entretien accordé à Mediapart quelques jours avant cette condamnation, il raconte pourquoi il a fini, contrairement au maire, par reconnaître les faits. Il explique comment le pouvoir peut conduire à perdre tout scrupule lorsqu’il s’agit d’éliminer un adversaire politique. Il témoigne, lui qui a déjà fait de la détention provisoire dans cette affaire, du choc que constitue l’incarcération. Il explique enfin que cette affaire allait lui faire perdre ce qui compte le plus pour lui, ses enfants. Et que c’est pour cette raison qu’il a fini par dire la vérité.