Le 13 septembre 2022 à Téhéran, Mahsa Amini, 22 ans, était arrêtée au motif qu’elle ne respectait pas le code vestimentaire en vigueur. Son décès a embrasé tout le pays, face à une répression est impitoyable. Toutes nos analyses, entretiens, émissions.
La journaliste Solène Chalvon-Fioriti s’est appuyée sur les images transmises par une jeune Iranienne pour bâtir un documentaire au plus près des jeunesses d’Iran percutées par le soulèvement « Femme, vie, liberté » surgi après la mort de Mahsa Amini.
Invitée de notre émission « À l’air libre », l’actrice et chanteuse franco-iranienne Golshifteh Farahani livre à Mediapart une puissante leçon de liberté et de courage.
Une nouvelle et féroce campagne de répression, avec de nombreuses arrestations et des mesures humiliantes, s’est abattue sur la communauté baha’ie. Dernière étape d’une persécution qui va « du berceau à la tombe », ses membres se voient obligés, à Téhéran, d’enterrer leurs morts dans la fosse commune des prisonniers politiques.
Emprisonnée en Iran, Narges Mohammadi, Prix Nobel de la paix 2023, sera représentée à la cérémonie dimanche 10 décembre par son mari et leurs deux enfants exilés en France. Portrait d’une famille qui a la lutte dans le sang.
Depuis la sinistre prison iranienne d’Evin, Narges Mohammadi, prix Nobel de la paix 2023 pour son combat pour les femmes, livre un entretien exclusif à Mediapart. Une leçon de liberté, de courage, de féminisme.
Dans un rapport sorti mercredi 6 décembre, l’ONG Amnesty International publie 45 témoignages de manifestants et manifestantes victimes des agents de l’appareil répressif iranien. Elle appelle au réveil de la communauté internationale pour leur rendre justice.
Pour l’anthropologue iranienne Chowra Makaremi, c’est un divorce : « La société iranienne se définit désormais contre son État ». Elle est aujourd’hui « déterminée à en finir avec la République islamique ».
À l’approche du premier anniversaire de la mort de Mahsa Amini, le régime frappe préventivement toute contestation. Sans pouvoir empêcher les femmes de transformer les rues en espaces de lutte, ni de s’exprimer depuis leurs lieux de détention.
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Face au refus de plus en plus de femmes de porter le hidjab, le pouvoir se crispe et contre-attaque, même si les réformistes tentent de se faire entendre. Pendant ce temps, la population rit des « sextapes » qui circulent impliquant des religieux.
La chasse aux femmes non voilées a repris en Iran, où le refus de porter le hidjab est désormais considéré à la fois comme un crime et comme une « maladie mentale contagieuse ». Dans le même temps, une mystérieuse vague d’intoxications à l’alcool frelaté fait des dizaines de morts.
Les exécutions connaissent une hausse inquiétante en Iran, où le régime entend semer la terreur et étouffer toute velléité de contestation, huit mois après la mort de Mahsa Amini.
Ne pas porter le voile est désormais assimilé à un crime en Iran, où des caméras « intelligentes » traquent les contrevenantes. Dans tout le pays, les attaques chimiques contre les écoles pour filles ont repris.
Le Guide suprême Ali Khamenei a reconnu la réalité des attaques au gaz qui ont conduit à l’hospitalisation de plus de 5 000 lycéennes, collégiennes ou écolières. Leurs auteurs chercheraient aussi à imposer un rapport de force dans le cadre d’une lutte pour le pouvoir.
Un millier de jeunes filles ont été victimes d’attaques au gaz dans leurs établissements scolaires, à travers tout le pays. Le régime a fini par reconnaître ces agressions, perpétrées, semble-t-il, par des « groupes de vigilants » islamistes, mais paraît peu disposé à mener l’enquête.
En raison de la féroce répression que ne freinent pas les mesures très partielles d’amnistie, le mouvement de la jeunesse iranienne a renoncé aux manifestations pour s’orienter vers d’autres formes d’action. La résistance est aussi pour beaucoup individuelle.
Aucun leader réformiste n’ose dénoncer le climat de peur qui règne dans la République islamique, où la contestation a dû se retirer des rues. Seuls quelques grands ayatollahs se permettent de critiquer les condamnations à mort.