Dossier Iran : un pays en révolte

Dispersion par la police d’une manifestation pour Mahsa Amini, à Téhéran, le 19 septembre 2022. © Photo Stringer / Agence Anadolu via AFP

Le décès de Mahsa Amini, 22 ans, arrêtée le 13 septembre 2022 à Téhéran au motif qu’elle ne respectait pas le code vestimentaire en vigueur, a embrasé tout le pays, où 80 villes ont été saisies par la révolte. Sous la férule du président Ebrahim Raïssi, à la tête de la République islamique depuis juin 2021, la répression est impitoyable.

En Iran, l’ombre des ultra-radicaux plane derrière la mystérieuse vague d’empoisonnements

Arrivée d’une écolière empoisonnée dans le service d’urgence d’un hôpital de Téhéran, le 3 mars 2023. © Photo SalamPix / Abaca

Le Guide suprême Ali Khamenei a reconnu la réalité des attaques au gaz qui ont conduit à l’hospitalisation de plus de 5 000 lycéennes, collégiennes ou écolières. Leurs auteurs chercheraient aussi à imposer un rapport de force dans le cadre d’une lutte pour le pouvoir.

Iran : terreur chimique contre les collégiennes, lycéennes et étudiantes

Proche et Moyen-Orient

Image diffusée par le site d’opposition iranien 1500tasvir.

Un millier de jeunes filles ont été victimes d’attaques au gaz dans leurs établissements scolaires, à travers tout le pays. Le régime a fini par reconnaître ces agressions, perpétrées, semble-t-il, par des « groupes de vigilants » islamistes, mais paraît peu disposé à mener l’enquête.

En Iran, la contestation sous d’autres formes

Proche et Moyen-Orient

Le journal clandestin ZZAN est diffusé en ligne et aussi sur papier. © ZZAN

En raison de la féroce répression que ne freinent pas les mesures très partielles d’amnistie, le mouvement de la jeunesse iranienne a renoncé aux manifestations pour s’orienter vers d’autres formes d’action. La résistance est aussi pour beaucoup individuelle.

Assoiffé de répression, le régime iranien fait souffler un vent de terreur

Proche et Moyen-Orient

Aucun leader réformiste n’ose dénoncer le climat de peur qui règne dans la République islamique, où la contestation a dû se retirer des rues. Seuls quelques grands ayatollahs se permettent de critiquer les condamnations à mort.

Réfugiée politique en France, une Iranienne est menacée à distance par Téhéran

International

Massi K., militante des droits des femmes et des droits humains, a été intimidée par un agent du renseignement iranien le 3 janvier, lors d’une conversation téléphonique. Auprès de Mediapart, elle dénonce les méthodes du régime et appelle la communauté internationale à réagir.

En Iran, la répression frappe encore plus durement les milieux modestes

Proche et Moyen-Orient

Quatre mois après la mort de Mahsa Amini, et alors qu’une nouvelle pendaison a été annoncée par Téhéran, l’impitoyable férocité du régime a fait fléchir le soulèvement de la jeunesse iranienne. L’effet est particulièrement notable dans les couches les plus pauvres, qui ont largement contribué à alimenter la révolte.

Iran : le pouvoir fatigue, le soulèvement s’essouffle

International

Le régime, qui a fait le choix de la terreur et durcit sans cesse ses menaces, rapatrie du front syrien les milices chiites afghanes et pakistanaises. Du côté de la contestation, les manifestations sont devenues plus sporadiques.

Vidéo

À Téhéran, reportage au cœur de la révolte iranienne

Alors que la puissante contestation contre le régime iranien entre dans son troisième mois, reportage vidéo à Téhéran avec des étudiants et de jeunes activistes qui défient chaque jour la répression meurtrière. Sur place, notre journaliste a pu filmer des images rares. Et interdites.

Tous les articles

En Iran, arrestation de Taraneh Alidoosti, figure du cinéma

Proche et Moyen-Orient

La célèbre actrice iranienne et militante des droits des femmes a été arrêtée samedi en Iran, après avoir soutenu le mouvement de contestation entré dans son quatrième mois, ont annoncé l’autorité judiciaire et un média.

L’Iran a déjà prononcé 55 condamnations à mort

Proche et Moyen-Orient

L’exécution inattendue du jeune manifestant Mohsen Shekari pour « inimitié à l’égard de Dieu » témoigne du fait que le régime de Téhéran ne mise que sur la répression pour venir à bout de la contestation. Plusieurs autres pendaisons semblent imminentes.

Femme, liberté, solidarité : notre soirée de soutien au peuple iranien

International

Mediapart organisait mardi 6 décembre une grande soirée publique de soutien au peuple iranien : Femme, liberté, solidarité. Durant plus de deux heures, des intellectuels, des artistes et de nombreuses personnalités iraniennes ont témoigné sur scène.

Une Iranienne fuit la répression, elle est menacée d’expulsion par la France

Migrations

Début novembre, une exilée iranienne s’est vu notifier une obligation de quitter le territoire français et a été placée en rétention à Toulouse, alors qu’elle avait fui la répression. Le préfet de l’Aude assume sa décision. Le ministère de l’intérieur le contredit.

Viols, tortures et disparitions forcées : en Iran, dans le labyrinthe de la répression

Proche et Moyen-Orient

Pour les familles, l’incarcération ou la disparition d’un proche signifie souvent le début d’une longue recherche pour savoir qui le détient et son lieu de détention. Le célèbre rappeur Toomaj, dont on était sans nouvelles, risque d’être condamné à mort.

Silence, on tue au Kurdistan d’Iran

Proche et Moyen-Orient

À Mahabad, les gardiens de la révolution sont intervenus massivement pour mettre fin à la contestation. La ville est coupée du monde et d’autres localités kurdes subissent une répression terrible. En Syrie, dans la région du Rojava, les Kurdes sont ciblés par la Turquie.

Les adolescentes iraniennes veulent « que le monde regarde leur combat »

Proche et Moyen-Orient

Les collégiennes, lycéennes et même écolières, qui ont rejoint la contestation, veulent faire entendre leurs voix au-delà des frontières. Une douzaine d’entre elles ont été battues à mort, d’autres se sont suicidées à la suite de leur arrestation.

En Arménie, la communauté iranienne vibre au diapason de la révolte

Europe

L’Arménie est l’une des rares contrées dans laquelle les Iraniens et les Iraniennes peuvent aller et venir librement, à travers une frontière ouverte. Si la majorité reste discrète, certains se rendent quotidiennement devant l’ambassade de leur pays d’origine pour protester contre la répression en cours.