Début novembre, une exilée iranienne s’est vu notifier une obligation de quitter le territoire français et a été placée en rétention à Toulouse, alors qu’elle avait fui la répression. Le préfet de l’Aude assume sa décision. Le ministère de l’intérieur le contredit.
Pour les familles, l’incarcération ou la disparition d’un proche signifie souvent le début d’une longue recherche pour savoir qui le détient et son lieu de détention. Le célèbre rappeur Toomaj, dont on était sans nouvelles, risque d’être condamné à mort.
À Mahabad, les gardiens de la révolution sont intervenus massivement pour mettre fin à la contestation. La ville est coupée du monde et d’autres localités kurdes subissent une répression terrible. En Syrie, dans la région du Rojava, les Kurdes sont ciblés par la Turquie.
Les collégiennes, lycéennes et même écolières, qui ont rejoint la contestation, veulent faire entendre leurs voix au-delà des frontières. Une douzaine d’entre elles ont été battues à mort, d’autres se sont suicidées à la suite de leur arrestation.
L’Arménie est l’une des rares contrées dans laquelle les Iraniens et les Iraniennes peuvent aller et venir librement, à travers une frontière ouverte. Si la majorité reste discrète, certains se rendent quotidiennement devant l’ambassade de leur pays d’origine pour protester contre la répression en cours.
Mediapart s’est entretenu avec Kamyar, un homme dans la quarantaine qui participe depuis le début à la contestation. Face à la répression multiforme, « les grandes foules, c’est hors de question maintenant ». « Nous sommes tous des otages », témoigne-t-il.
Le soulèvement de la jeunesse iranienne est entré dans sa sixième semaine. Les funérailles des victimes permettent une remobilisation de la contestation, qui a pris une coloration très antireligieuse.
Un incendie est survenu samedi soir à Evin, la prison de Téhéran, ainsi que des affrontements et des fusillades, tandis que le mouvement de contestation entrait dans sa cinquième semaine.
Environ 80 morts en une seule journée à Zahedan, la capitale du Baluchistan. Répression phénoménale à Sanandaj, la grande ville kurde. Pour casser la révolte, qui vient de toucher le secteur pétrolier, le régime fait croire qu’elle risque de disloquer l’Iran.
Musiciens, vidéastes, plasticiens… ils sont au cœur des manifestations antigouvernementales et témoignent par messagerie sécurisée depuis l’intérieur de l’Iran. Après des décennies de censure, l’art devient un moyen de protestation.
À l’heure où les affrontements se font de plus en plus violents, comme à l’université Sharif de Téhéran et qu’une autre jeune fille a été battue à mort, la chanson « Pour », qui raconte simplement les désirs de liberté des manifestants, a recueilli plus de 40 millions de vues en deux jours.
Pour le philosophe Anoush Ganjipour, les manifestations en Iran exigent que le pouvoir des mollahs abandonne sa mainmise sur l’espace public. Une telle revendication d’une sécularisation, moderne, procède des injustices commises par la République islamique.
Les unités organisant la répression sont multiples et impitoyables mais n’arrivent toujours pas à mater des manifestants qui n’exigent plus seulement la fin du voile obligatoire, mais celle du régime.
Alors que des milliers de personnes bravent la répression et manifestent en Iran depuis une semaine, le régime des mollahs est-il menacé ? Nous analysons ce soulèvement exceptionnel impulsé par des femmes et qui transcende les classes sociales avec nos invité·es.
Pour la septième journée consécutive, les manifestations se poursuivent dans 80 villes d’un bout à l’autre du pays. On compte déjà plus de 30 morts et des centaines de blessés. Les Gardiens de la révolution menacent d’intervenir, ce qui provoquerait un bain de sang.
Le décès de Mahsa Amini, 22 ans, arrêtée à Téhéran au motif qu’elle ne respectait pas le code vestimentaire en vigueur, témoigne que la dissidence féministe est aujourd’hui l’une des cibles prioritaires du régime. Plusieurs personnes ont été tuées lors de manifestations organisées, en réaction, dans différentes villes du pays.