AvantAvant même ses aventures ministérielles, Thierry Gaubert dirigeait une structure de collecte du « 1% logement » dans les Hauts de Seine. Ce Comité interprofessionnel du logement (CIL), baptisé Habitation française, est chargé de recueillir des fonds versés par les entreprises privées au profit de leurs salariés. Dans ce département riche en sièges sociaux, le versement du « 1 % » par les sociétés de plus de dix salariés draine une masse d'argent considérable. La manne attire le CIL Habitation française, qui est présidé depuis 1984 et sa création dans le Calvados par Thierry Gaubert. Le collecteur de Caen monte en région parisienne où les terrains commencent à valoir de l'or. Dans les Hauts de Seine, les usines ferment et la spéculation immobilière va bon train. Des villes longtemps aux mains de maires communistes passent à droite, avec des friches industrielles à reconvertir en logements ou bureaux. Le CIL Habitation française va beaucoup travailler avec Levallois-Perret, Puteaux, Suresnes. Par un astucieux montage juridico-financier, l'association Habitation pour tous est le satellite du CIL Habitation française. Mêmes locaux dans un immeuble de Suresnes, mêmes dirigeants, Thierry Gaubert et Philippe Smadja. Le premier jouait de son relationnel auprès des entreprises et des collectivités locales, le second opérait des montages juridico-financiers des plus compliqués. « Gaubert ouvre les portes et je laboure le terrain », a dit un jour Philippe Smadja, en une formule imagée. Ancien député-maire RPR de Levallois-Perret, Olivier de Chazeaux se souvient de ce « tandem Gaubert-Smadja qui s'est taillé un pré carré dans l'immobilier du département, en jouant de la proximité avec Nicolas Sarkozy et Patrick Balkany ».