Dans Libre, paru en 2001, Nicolas Sarkozy raconte sa première rencontre avec le juge d'instruction qui instruit l'affaire Karachi, Renaud Van Ruymbeke (qu'il écrit «Ruymbeck») lors d'un débat en 1999 à l’Ecole nationale de la magistrature: «Pour la seconde année consécutive, j’étais invité, au mois de décembre dernier, à venir dialoguer avec les quelque cent-quatre-vingt-dix futurs magistrats de la promotion 2000. Il se trouve que cette année, j’étais convié en compagnie de Renaud Van Ruymbeck, que l’on ne présente plus tant il incarne dans l’esprit populaire le juge d’instruction travailleur, indépendant et obstiné. Avant de participer au débat de l’après-midi, il est de coutume que les invités déjeunent ensemble dans un bon restaurant de la ville en compagnie des principaux cadres de l’école. (...) Tout se passa pour le mieux jusqu’au dessert, où je l’interrogeai sur le football. Mon interlocuteur se trouvant conseiller à la cour d’appel de Rennes, le stade de la Route de Lorient n’était pas très éloigné. Je lui demandai s’il lui arrivait de s’y rendre. Sa répartie me stupéfia proprement: “J’aimais le football avant qu’il n’y ait toutes ces histoires d’argent qui ont fini par tout pourrir!” Je lui répondis qu’une telle aversion pour les “histoires d’argent” était singulière pour un homme qui, à l’époque, était candidat à un poste de premier juge d’instruction au pôle financier à Paris, où les histoires d’argent se trouvent justement être le quotidien. Que l’on me comprenne bien, il avait parfaitement le droit de penser ainsi. Je suis convaincu que nombre de Français partagent d’ailleurs ce sentiment, mais rares sont ceux qui vont faire de cette aversion un métier. Un magistrat instructeur doit poursuivre et dénicher la malhonnêteté avec équité et mesure. Celle-ci est-elle possible si on porte en soi une telle forme de répulsion? Je suis certain que ce magistrat a toutes les qualités pour incarner une justice tranquille et efficace. Et pourtant sa remarque m’a laissé comme une forme de malaise. Malaise qui fut renforcé par sa déclaration liminaire au débat: “L’abus de biens sociaux est à l’homme politique ce que la petite culotte est au violeur.” »
France Lien
Quand Sarkozy faisait la connaissance de «Van Ruymbeck»
Dans Libre, paru en 2001, Nicolas Sarkozy raconte sa première rencontre avec le juge d'instruction qui instruit l'affaire Karachi, Renaud Van Ruymbeke (qu'il écrit «Ruymbeck») lors d'un débat en 1999 à l’Ecole nationale de la magistrature.
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