L’enquête sur le financement d’un film produit par Julie Gayet par le partenaire de Dassault en Inde, Anil Ambani, met à mal la position de François Hollande et de sa femme. L’ancien président va-t-il être entendu par la police anticorruption ?
Le gouvernement indien de Narendra Modi a refusé, sans le dire officiellement, d’exécuter la demande d’entraide des juges français dans le cadre de l’enquête pour corruption sur la vente des Rafale de Dassault à l’Inde pour 7,8 milliards d’euros.
Le groupe Reliance, soupçonné d’avoir été imposé par le premier ministre indien comme bénéficiaire du contrat des Rafale en 2015, aujourd’hui au centre d’une affaire judiciaire, a bénéficié au même moment d’une intervention politique dans son contentieux fiscal en France. Le tout à la suite d’un courrier adressé par son patron aux ministres de l’époque : Michel Sapin et Emmanuel Macron.
Malgré un rapport d’inspection accablant sur l’avionneur Dassault mené par l’Agence française anticorruption, qui pointe cinq violations de la loi et des indices de corruption en Inde, l’agence n’a proposé aucune sanction et n’a pas alerté la justice.
Quatre mois après avoir perquisitionné le siège de Dassault, les juges chargés de l’enquête pour corruption sur la vente des Rafale à l’Inde se sont vu refuser l’accès aux documents classifiés des ministères des armées et des affaires étrangères sur la négociation du contrat.
Commanditaire de l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, le prince héritier saoudien « MBS » était jugé infréquentable par les dirigeants occidentaux. En lui rendant visite, le président français brise sa quarantaine diplomatique, et vend au passage 80 Rafale à son homologue émirati et allié dans la guerre du Yémen, « MBZ ».
En juillet 2015, l’Égypte a conclu avec la France un accord de coopération qui lui permettait de disposer d’un avion espion français et de son équipage pour lutter contre le terrorisme. En réalité, cette aide a été utilisée par la dictature pour liquider des réseaux de contrebandiers. C’est-à-dire pour tuer de nombreux civils.
Mediapart publie les fausses factures présumées qui ont permis à Dassault de verser au moins 7,5 millions d’euros de commissions occultes à un intermédiaire pour décrocher le mégacontrat des Rafale en Inde. Malgré ces documents, la police fédérale indienne a choisi d’enterrer l’affaire.
Sushen Gupta, l’intermédiaire qui a touché des millions pour aider Dassault à vendre 36 Rafale à l’Inde, a rémunéré un ancien haut gradé de l’armée indienne, ainsi que sa fille via des sociétés offshore, sous couvert de prestations et de factures douteuses. Les intéressés répondent que tout était légal.
Des enquêteurs français et indiens ont découvert de nombreux éléments compromettants sur les coulisses du contrat des 36 chasseurs Rafale vendus par la France à l'Inde en 2016. Mais l’affaire a été enterrée, au nom de la raison d’État. Notre vidéo pour tout comprendre aux « Rafale Papers ».
L’ex-patronne du Parquet national financier, Éliane Houlette, a classé l’affaire de la vente des Rafale à l’Inde contre l’avis d’un de ses adjoints chargé du dossier. Les noms des deux derniers présidents apparaissent dans le dossier. Il fallait « préserver les intérêts de la France », a justifié la magistrate.
L’Agence française anticorruption (AFA) a découvert qu’en marge du contrat à 7,8 milliards des Rafale vendus en 2016 par la France à l’Inde, Dassault a engagé 1 million d’euros en faveur d’un intermédiaire poursuivi pour blanchiment. Mais l’AFA a enterré le dossier. Premier volet de l’enquête de Mediapart.
Malgré la pandémie, le Parlement grec a adopté un budget comprenant une baisse des dépenses de santé et une augmentation de près de 60 % des dépenses de la défense pour l’année 2021, incluant entre autres l’acquisition de 18 Rafale, les avions de combat de Dassault.
Le « maréchal » Khalifa Haftar, qui a lancé en avril son offensive contre le régime de Tripoli reconnu par la communauté internationale, a bénéficié pour conquérir l’est du pays de l’aide discrète de précieux alliés, dont la France. Et du soutien des Rafale vendus par Paris à l’Égypte.
S’attaquer à la célèbre pâte à tartiner comporte des risques : en 2015, Ségolène Royal l’a appris à ses dépens. Et Matteo Salvini n’hésite pas à utiliser le Nutella afin de vendre son image d’« homme du peuple anti-élite ».