Ils pensaient tirer l’ex-président de la République des griffes de la justice dans l’affaire libyenne avec la fausse rétractation de Ziad Takieddine dans « Paris Match ». La manipulation s’est finalement retournée contre eux, ouvrant désormais la voie à toutes sortes de règlements de comptes sur procès-verbaux.
Mediapart a pris connaissance de l’arrêt rendu mercredi dans l’affaire Bygmalion. Les attendus sont sévères pour l’ancien chef de l’État, considéré comme le bénéficiaire de la fraude aux dépenses électorales en 2012. La cour pointe son « rôle moteur ».
L’ancien chef de l’État a été reconnu coupable de « financement illégal » pour sa campagne électorale de 2012, mercredi devant la cour d’appel de Paris. Il écope d’une peine d’un an de prison dont six mois avec sursis.
Pour la première fois dans l’histoire de la République, un ancien chef de l’État a été reconnu coupable en appel dans une affaire de corruption. Nicolas Sarkozy a été condamné, mercredi 17 mai, par la cour d’appel de Paris, à trois ans de prison, dont un ferme sous bracelet électronique à domicile.
« L’avantage espéré consistait, pour Nicolas Sarkozy, à obtenir un soutien financier occulte à la campagne électorale de 2007 pour la présidence de la République. » Dans un réquisitoire long de 425 pages, le Parquet national financier (PNF) retrace une décennie d’investigations sur une tentaculaire affaire d’État.
Mediapart révèle les derniers développements judiciaires qui ont permis de mettre un terme à l’affaire Sarkozy-Kadhafi, après neuf ans d’enquête. Les mis en examen sont désormais dans l’attente d’un éventuel renvoi devant le tribunal correctionnel de Paris.
Homme de l’ombre de Nicolas Sarkozy depuis les années 1980, l’affairiste Thierry Gaubert avait laissé des traces explosives sur la Libye dans ses ordinateurs. Les preuves dormaient depuis onze ans dans les armoires de la police. Elles viennent de parler.
La candidate Les Républicains à l’élection présidentielle a promis jeudi de « nettoyer » les quartiers « au Kärcher » si elle est élue le 24 avril. Désireuse de plaire à la frange la plus radicale de son électorat, Valérie Pécresse a choisi de faire feu de tout bois. Au risque de s’égarer dans une dérive qui avait, en son temps, mené Nicolas Sarkozy à sa perte.
Deux personnes ont été placées en détention provisoire, dont le riche homme d’affaires Pierre Reynaud : l’affaire de la fausse rétractation de Takieddine dans le scandale Sarkozy-Kadhafi a pris des allures de polar à la Scorsese. Mediapart révèle les dessous de ce nouveau volet.
L’ancien patron de l’entreprise française Amesys, qui a vendu en 2006, avec l’appui de la France, du matériel d’espionnage numérique au régime Kadhafi, a été mis en examen cette semaine par des juges d’instruction parisiens. Le matériel avait notamment été utilisé en 2011 pour réprimer les dissidents libyens.
Dans un arrêt rendu public, jeudi 14 janvier, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a estimé que la France n’avait pas violé les principes de la liberté d’expression en faisant censurer, en 2013, soixante-dix articles de Mediapart, à l’origine de l’affaire Bettencourt grâce à la révélation des enregistrements du majordome de la milliardaire.
Aujourd’hui, Arnaud Romain lit l’article de Fabrice Arfi et Karl Laske, Financements libyens : des mails prouvent les mensonges de Sarkozy sur Gaubert, publié sur Mediapart le 14 novembre 2020.
C’est tout un pan de la défense de l’ex-président qui s’effondre. Une série de mails, dont Mediapart a pris connaissance, démontre que Nicolas Sarkozy a menti concernant la réalité de sa relation avec son homme de l’ombre Thierry Gaubert, qui a perçu en 2006 sur un compte offshore un demi-million d’euros du régime Kadhafi avant d’en retirer une partie en espèces en France.
Dans une interview accordée à Paris Match et BFM-TV, l’homme d’affaires, ruiné et en cavale après sa condamnation dans l’affaire Karachi, assure qu’il n’y a « pas eu de financement libyen de la campagne présidentielle » en 2007, mais il maintient avoir remis des fonds à Claude Guéant. « La vérité est en chemin », s’est immédiatement félicité l’ancien président, qui traitait il y a encore quelques jours Takieddine de « crétin patenté » et de « menteur ».
La crise que vit le Parquet national financier souligne l’urgence absolue de faire de l’indépendance de la justice un enjeu vital pour la démocratie. Sans succomber aux sirènes des cyniques qui veulent jeter le bébé de la lutte anticorruption avec l’eau du bain des dysfonctionnements de certains.