Dubravka Ugresic s’affirme comme la voix majeure de la littérature ex-Yougoslave
Suite de notre série sur la rentrée littéraire. Après le Musée des redditions sans concessions, Dubravska Ugresic poursuit, non sans ironie, sa réflexion littéraire sur l'exil. Le ministère de la douleur - du nom d'un club SM d'Amsterdam - pose crûment la question d'une vie quotidienne hantée par la violence héritée d'un conflit. Un extrait à lire avant la sortie du roman, le 21 août.
Professeur de littérature, Dubravska Ugresic fut contrainte de quitter sa ville natale en 1993 en compagnie d'autres intellectuelles croates, toutes qualifiées de «sorcières de Zagreb». Vivant entre Berlin, New York et surtout Amsterdam, elle poursuit l'œuvre littéraire de premier plan qu'elle avait entamée avant l'exil. Bien que deux de ses livres furent publiés ici auparavant, c'est surtout avec Le Musée des redditions sans conditions qu'on l'a découverte en France. L'ouvrage paru en 1996 en version originale est sans doute le premier grand livre issu de la guerre en ex-Yougoslavie. Dans ce roman qui faisait davantage penser au travail des plasticiens Christian Boltanski ou Ilya Kabakov qu'à n'importe quoi de connu en littérature, Ugresic proposait une autre manière d'écrire sa vie.