« Sur cette terre, il y a ce qui mérite vie » : à l’enseigne de ces mots du poète Mahmoud Darwich, dix-sept écrivains expriment leur solidarité avec la Palestine dans un livre publié au Seuil, dont les droits d’auteur sont reversés à Médecins du Monde. Nous publions ici le texte de Patrick Chamoiseau.
Horreur de la Conquête espagnole et sublime de la jungle luxuriante : dans « Les Griffes de la forêt », l’Argentine Gabriela Cabezón Cámara se réapproprie la vie d’une « nonne-soldat », figure transgenre du XVIe siècle, creusant le legs toxique de la colonisation espagnole. Entretien.
Est-il pertinent de distinguer la nature de la culture, comme l’a fait la tradition philosophique occidentale et l’ont contesté les anthropologues Bruno Latour et Philippe Descola ? Et peut-on comprendre la catastrophe environnementale en cours en se passant du concept de nature ? Trois livres de sensibilité respectivement libertaire, marxiste et rationaliste répondent non.
Dans une enquête prodigieuse qui vient d’être publiée en français, la journaliste argentine dresse le portrait d’une ex-militante de la lutte armée, survivante d’un centre de détention clandestin durant la dictature. En écho à « L’Appel », entretien avec l’historienne Claudia Feld.
« Kolkhoze », le nouveau livre d’Emmanuel Carrère, repose avec acuité la question ancienne de la responsabilité de l’écrivain. Ou comment, ici, l’écriture distante et ironique de Carrère finit par produire une lâcheté politique et littéraire.
Entrelaçant le français et le néerlandais, Julia Sintzen compose un monde langagier tout en nuances et clair-obscur. À travers l’histoire de Wim et Rinske, l’autrice sonde des régions de l’existence jamais atteintes, dont le souvenir et les traces hantent la vie des protagonistes.
Notre podcast culturel débat de « Kolkhoze » d’Emmanuel Carrère, du nouveau livre de Laura Vazquez, « Les Forces », et de « L’Éducation physique », signé Rosario Villajos.
Dans son nouveau livre, intitulé « Ils appellent ça l’amour », l’écrivaine Chloé Delaume passe à la sulfateuse les relations de domination dans le cadre privé, en décortiquant la violence psychique et physique qui prétend s’imposer au nom de l’amour.
Que peut-on encore raconter quand notre monde semble promis à une disparition imminente ? Sans désespoir ni cynisme, des romans de cette rentrée littéraire aspirent à nous faire lire au bord de l’abîme.
Au-delà du bulldozer identitaire Vincent Bolloré, qui a transformé Fayard en vitrine de l’extrême droite et en arrière-boutique de l’épiscopat, la rentrée éditoriale se fait aussi sous la houlette d’un acteur plus discret, mais puissant et fervent : le patron de Média-Participations, troisième groupe d’édition français.
Une bande dessinée documentaire retrace sept années de lutte victorieuse contre l’implantation d’un « village Decathlon » sur des terres agricoles d’une commune du nord de Montpellier. Un hommage inspirant à la lutte collective.
« Salamalecs » et « Le corbeau qui m’aimait », les nouveaux romans des écrivains tamoul Antonythasan Jesuthasan et soudanais Abdelaziz Baraka Sakin ont en commun de dire l’exil. Et se confrontent au défi de raconter des vies éclatées en mille morceaux absurdes.
Mark Mazower, professeur à Columbia, vient de publier un ouvrage important sur l’antisémitisme. Entretien avec un historien dont les centres d’intérêt, comme l’ONU ou les relations entre l’Europe et les États-Unis, sont au cœur des bouleversements contemporains.
Alors que la concentration à l’œuvre dans le monde du livre ne montre aucun signe d’essoufflement, Mediapart donne la parole aux Désirables, un collectif d’éditeurs et de libraires indépendants, pour prendre le pouls des alternatives.
Les autrices algériennes Kaouther Adimi et Hajar Bali publient deux ouvrages qui plongent dans l’histoire de leur pays, les années coloniales et la guerre civile des années 1990 pour l’une, les années pré-Hirak pour la seconde. Par touches, elles racontent une nation aux bouleversements permanents.
Dans un impressionnant roman choral, Andrew O’Hagan, un temps prête-plume de Julian Assange, décrit les mutations du Londres d’après la pandémie, gorgé d’argent russe. Auprès de Mediapart, l’auteur écossais interroge les compromissions de la gauche travailliste.