Telles des ardoises magiques, les livres de l’écrivaine allemande font disparaître et réapparaître des choses et des êtres. Dans son nouveau livre traduit en français, « Le bleu ne te va pas », Judith Schalansky brave la vraisemblance pour suivre au bord de la mer l’image rémanente d’un matelot.
Notre podcast culturel débat de « La Nuit au cœur », de la romancière Nathacha Appanah, du premier roman de l’actrice Séphora Pondi, intitulé « Avale », et de la nouvelle traduction de la Prix Nobel de littérature polonaise Olga Tokarczuk, titrée « E. E ».
Dans « Que faire de la littérature ? », l’écrivain Édouard Louis analyse les « normes » dominant la littérature contemporaine, et cherche de nouvelles formes d’écriture permettant de s’en affranchir et de « transformer le réel ».
Dans « Soixante-dix fantômes », son nouveau livre, l’écrivaine rassemble une série de « choses vues » qui sont autant de surgissements d’un moment, d’un geste ou d’un détail fasciste. Mais ces textes ne visent pas à documenter le réel : il s’agit surtout de le faire basculer.
Edmond Thomas, disparu le 18 octobre, laisse derrière lui un récit autobiographique à peine paru, une œuvre monumentale constituée de la somme des livres qu’il a édités durant plus d’un demi-siècle, et une place unique dans l’édition indépendante. Hommage à une érudition généreuse.
Notre podcast culturel discute de « La Maison vide » de Laurent Mauvignier, de « Tressaillir » de Maria Pourchet, et de « La récréation est finie » de l’Italien Dario Ferrari.
Et si les anges, du moins certains, plutôt qu’annoncer l’apocalypse, pouvaient nous aider à la tenir à distance ? C’est l’hypothèse séduisante que propose Georges Didi-Huberman dans son dernier ouvrage « Les Anges de l’Histoire. Images des temps inquiets. »
L’intellectuel indo-britannique Pankaj Mishra publie « Le monde après Gaza », dans lequel il relit l’histoire à partir de son double ancrage, asiatique et européen. Entretien.
C’était son dernier livre de fiction à n’être pas traduit en français. Dans « Searoad », Ursula K. Le Guin entrecroise des récits où les femmes ont une place majeure, dans une veine réaliste qui entre en résonance avec ses fictions spéculatives, et avec l’actualité.
« Nous serons tempête », de Jesmyn Ward, seule femme et seule personne noire à avoir gagné deux fois le National Book Award, raconte le calvaire et la libération d’une adolescente dans le sud des États-Unis. C’est un roman bouleversant, écrit dans un langage magistral.
« Sur cette terre, il y a ce qui mérite vie » : à l’enseigne de ces mots du poète Mahmoud Darwich, dix-sept écrivains expriment leur solidarité avec la Palestine dans un livre publié au Seuil, dont les droits d’auteur sont reversés à Médecins du Monde. Nous publions ici le texte de Patrick Chamoiseau.
Horreur de la Conquête espagnole et sublime de la jungle luxuriante : dans « Les Griffes de la forêt », l’Argentine Gabriela Cabezón Cámara se réapproprie la vie d’une « nonne-soldat », figure transgenre du XVIe siècle, creusant le legs toxique de la colonisation espagnole. Entretien.
Est-il pertinent de distinguer la nature de la culture, comme l’a fait la tradition philosophique occidentale et l’ont contesté les anthropologues Bruno Latour et Philippe Descola ? Et peut-on comprendre la catastrophe environnementale en cours en se passant du concept de nature ? Trois livres de sensibilité respectivement libertaire, marxiste et rationaliste répondent non.
Dans une enquête prodigieuse qui vient d’être publiée en français, la journaliste argentine dresse le portrait d’une ex-militante de la lutte armée, survivante d’un centre de détention clandestin durant la dictature. En écho à « L’Appel », entretien avec l’historienne Claudia Feld.
« Kolkhoze », le nouveau livre d’Emmanuel Carrère, repose avec acuité la question ancienne de la responsabilité de l’écrivain. Ou comment, ici, l’écriture distante et ironique de Carrère finit par produire une lâcheté politique et littéraire.
Entrelaçant le français et le néerlandais, Julia Sintzen compose un monde langagier tout en nuances et clair-obscur. À travers l’histoire de Wim et Rinske, l’autrice sonde des régions de l’existence jamais atteintes, dont le souvenir et les traces hantent la vie des protagonistes.