Jean Narboni publie une étude fascinante : une allégorie politique sur la haine antisémite que suscita le film de Jean Renoir chez Céline et consorts, à sa sortie, en 1937. Voyage au bout du cinéma, de l’aversion d’autrui et des inclairvoyances.
« Le Chien » est le premier roman de l’Allemand Akiz, de son vrai nom Achim Bornhak, connu pour différents films qu’il a réalisés. Son expérience d’homme de l’image semble avoir nourri son passage à l’écriture romanesque, tant pour le rythme de sa narration que pour le pittoresque de ses personnages.
Créateur de la Bibliothèque de la Pléiade, Jacques Schiffrin fut licencié par Gaston Gallimard à l’automne 1940, en application des lois antijuives. Dans un livre glaçant, Amos Reichman détaille la machine infernale qui s’enclencha. À méditer.
Court, décisif, d’une inventivité et d’une lucidité féroces, « Le Ministère des contes publics » ouvre une voie. Pour la première fois, un texte s’empare du discours sur la « nécessité » de réduire la dépense publique au nom de la dette. Face aux stances techniciennes qui nous environnent, Sandra Lucbert prend la littérature au sérieux.
Alors qu’une nouvelle polémique endogamique agite le prix Goncourt, notre émission radio « L’esprit critique » est consacrée aux livres de Mariana Enriquez (« Notre part de nuit »), de Tanguy Viel (« La Fille qu’on appelle ») et de Kaoutar Harchi (« Comme nous existons »).
En suivant le destin d’une vingtaine de personnages réunis autour d’un groupe d’amis qui, pour beaucoup, sont partis en exil, « Poussière dans le vent » est sans doute l’un des livres les plus personnels de Leonardo Padura, celui dans lequel sa vision du Cuba postrévolutionnaire s’exprime le plus clairement.
En comparant les façons de figurer le monde à travers les siècles et les continents, l’anthropologue Philippe Descola bouleverse l’histoire de l’art. Dans un essai publié en cette rentrée, Les Formes du visible, il fait de nouveau voler en éclats le « grand partage » entre nature et culture issu de la modernité occidentale.
Le dernier livre du polémiste d’extrême droite n’est pas sorti « en librairie », mais dans certaines librairies et dans les grandes surfaces. Non sans gêne, voire indignation.
Le nouveau roman de Nathacha Appanah,« Rien ne t’appartient », aborde ses thèmes fétiches : le deuil, les traumatismes, la double identité ou la dépression profonde. Avec maestria, l’autrice se balade dans des sujets très actuels et parfois épineux avec beaucoup de poésie. Ici, la littérature prime.
Dans un monde postapocalyptique et post-soviétique, Antoine Volodine s’attache à (d)écrire avec « Les Filles de Monroe » une brillante fantaisie sur la décrépitude des idéaux révolutionnaires. À moins qu’il ne s’agisse du naufrage de toutes les illusions.
Qui étais-tu, « Bélhazar » ? Un excentrique ? un cancre ? un rebelle insolent ? Jérôme Chantreau enquête sur la mort de ce jeune homme de dix-huit ans, survenue lors d’un contrôle des forces de l’ordre, en 2013, dans son troisième et attendu roman, publié chez Phébus.
Avec « D’Oncle », Rebecca Gislert signe un premier roman fantaisiste et monstrueux. Dans une écriture comme en apesanteur, l’autrice se penche sur une vie bringuebalante comme un mobile de Tinguely, toujours au bord de l’effondrement.
Les stigmates de l’épidémie de Covid-19 parmi les jeunes dessinent-ils des blessures susceptibles de cicatriser ou un épisode inédit de fracture générationnelle ? Un ouvrage collectif de sociologie tente de répondre à cette question.
C’est un roman de 752 pages qui se lit sans relâche. L’auteur y démonte avec puissance et finesse un infanticide ayant mis la France en émoi au printemps 1964 : l’affaire de « l’étrangleur ».
Jeremie Brugidou, Sabrina Calvo et Thomas Giraud partagent une écriture en mouvement, en recherche, propre à exprimer les écarts, les failles, les échecs, mais aussi les transmissions et les circulations. Malgré leurs thèmes plutôt sombres et forts différents, ils signent trois romans enthousiasmants et humanistes.
Sorj Chalandon, avec Enfant de salaud, et Katharina Volckmer, dans Jewish Cock, reviennent sur l’héritage de la Seconde Guerre mondiale. Mais comment faire retour sur cette histoire, de nouveau ?