Dans « Accueillir. Venu(e)s d’un ventre ou d’un pays », Marie-José Mondzain, 81 ans, se livre à un plaidoyer partageur. Elle oppose à la haine d’autrui, dont nous éprouvons les ravages, l’amour sensible et politique de l’Autre, qu’il faudrait savoir adopter.
Trois livres se saisissent de la rue et de ses rêves réprimés. Celui du sans-abri Ervé ; celui du philosophe Étienne Helmer sur la figure du mendiant ; celui de Juliette Keating et Gilles Walusinski sur les Rroms de Montreuil – issu du Club de Mediapart.
Star de la science-fiction climatique, Kim Stanley Robinson publie en français une œuvre magistrale : « Le Ministère du futur », où il imagine comment sauver le monde du désastre grâce à la création monétaire sur fond d’écoterrorisme. Rencontres avec les technocrates des COP, lecture d’Andreas Malm, passion pour Marcel Proust : il ouvre sa boîte à outils littéraires et théoriques à Mediapart.
Paraît une traduction en français du poète palestinien Najwan Darwish, né en 1978 à Jérusalem. L’occasion de découvrir, à partir d’œuvres issues de cinq recueils publiés entre 2018 et 2021, le questionnement anxieux et tourmenté d’un verbe qui grince et résiste.
Le dernier roman de l’écrivain tanzanien, « Les Vies d’après », vient de paraître en français. Ce prosateur né à Zanzibar et vivant en Angleterre fait ressentir comme personne la puissance nocive des liens de la domination coloniale.
À l’occasion de la parution de son nouveau livre, « Ouragans tropicaux », notre partenaire En attendant Nadeau s’est entretenu avec le romancier de Cuba. Sur les traces du passé, l’auteur raconte deux événements qui, comme les ouragans, « ont poursuivi leur chemin » sans effets durables.
L’autrice ukrainienne Sofia Andrukhovych a plus de souvenirs que si elle avait mille ans, du fait de l’invasion de son pays par l’armée russe. Elle en tire un livre saisissant, entre journal et carnets. Les choses vues y côtoient la pensée, captive ou en cavale.
L’annonce d’un prix Nobel de littérature tombe souvent à l’eau – sauf quand la France est à l’honneur. Et une dépêche d’agence améliorée suffit. À l’encontre d’un tel pli, voici une plongée dans l’œuvre du récipiendaire de cette année : le Norvégien Jon Fosse.
La publication de sa correspondance avec André Gide donne l’occasion de découvrir Jean Malaquais (1908-1998). Apatride né à Varsovie, mort à Genève, vivant entre Paris et l’Amérique, il se voulut métèque indomptable. Témoignage de sa biographe, Geneviève Nakach.
Il y a trois ans, le professeur d’histoire-géographie était assassiné sauvagement à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). Dans un roman graphique, Valérie Igounet et Guy Le Besnerais reconstituent l’engrenage terrible qui a conduit à sa mort, sur fond de fanatisme, d’emballement et de bêtise.
Dans deux récits familiaux, les autrices Nathacha Appanah et Yamina Benahmed Daho s’interrogent sur l’héritage, souvent douloureux, reçu par les descendants d’immigrés. Elles racontent l’arrivée de leurs familles venues respectivement d’Inde et d’Algérie sur leurs nouvelles terres d’attache, non sans encombre. Deux œuvres minutieuses et nécessaires.
« L’esprit critique » débat du premier roman de Mokhtar Amoudi, « Les Conditions idéales », de « Proust, roman familial », texte singulier signé Laure Murat, et de « Trust », le récent prix Pulitzer de l’Argentino-Américain Hernán Diaz.
Empruntant au conte et au traité philosophique, à la chronique et à l’uchronie, Kostis Maloùtas offre, avec « Le Dernier Aujourd’hui », un roman gigogne original, qui explore les liens entre le temps et le sommeil, sur fond de despotisme à peine éclairé.
Dans un ouvrage récent, le juriste Thomas Perroud souligne la « verticalité » historique des services publics français et appelle à trouver un mode de gouvernance plus démocratique. Un débat urgent, mais complexe.
L’écrivain Wole Soyinka, prix Nobel de littérature en 1986, est venu en France à l’occasion de la publication de son dernier roman, fabuleux et engagé. Rencontre avec un créateur aussi sage qu’intransigeant, qui appréhende le monde dans sa folle complexité.