Intime ou politique, l’humiliation sape les fors intérieurs comme le corps social. Olivier Abel, philosophe dans la lignée de Paul Ricœur et à ce titre longtemps proche d’Emmanuel Macron, ausculte de tels dommages dans un essai : « De l’humiliation ».
En 1965, alors que le franquisme entrait dans sa dernière décennie, Vladimir Pozner signait « Espagne premier amour », un roman inspiré de l’exode des républicains espagnols vers la France en 1939. Fable de l’amour fou, témoignage d’une grande acuité sur le sort des réfugiés et réflexion nourrie sur l’engagement de l’auteur en temps de guerre, ce roman est autant une éducation sentimentale que politique. Une réédition opportune.
Entretien avec Mame-Fatou Niang, Alain Policar et Julien Suaudeau. Dans leurs ouvrages, ils montrent comment l’idéal universaliste a été détourné pour préserver des hiérarchies sociales, mais mérite encore d’être poursuivi.
Notre podcast culturel hebdomadaire débat de « Connemara », le dernier livre du prix Goncourt Nicolas Mathieu, du nouveau roman de Laure Gouraige intitulé « Les Idées noires » et de l’ovni de Zhang Guixing, « La Traversée des sangliers. »
Dans un livre intitulé « Ceux qui ne sont rien », Taha Bouhafs, journaliste autodidacte, médiatisé après sa vidéo d’Alexandre Benalla frappant des manifestants, revient sur son parcours et ses positions. Entretien.
Bonne nouvelle ! « L’effondrement », de Hans Erich Nossack – salué en son temps par W.G. Sebald mais quasiment tombé dans l’oubli – ressort dans une nouvelle traduction. Rédigé dès novembre 1943, ce court texte restitue le point de vue des habitants de l’Allemagne nazie bombardés par les avions alliés. Une expérience de la catastrophe matérielle et morale faite par l’auteur lui-même.
Le dernier numéro de la revue « La Règle du jeu », fondée par Bernard-Henri Lévy, réunit quelque 180 personnalités politiques, culturelles et médiatiques autour d’un questionnaire sur la lecture. La compilation de leurs réponses dessine un tout petit monde centré sur lui-même, une société de vanités.
Un roman peut-il offrir une revanche à des territoires désindustrialisés et « restructurés », et redonner de la joie à des corps usés ? C’est le pari réussi de l’écrivain, prix Goncourt 2018, qui publie « Connemara ». Entretien.
Depuis 2018, la maison indépendante publie des fictions climatiques où peuvent se mêler l’intime comme la condition des peuples colonisés ou des personnes non blanches. Afin de diffuser « de nouveaux imaginaires pour penser ce qui nous arrive ».
Le livre polémique de la rentrée de janvier est noir, anonyme et s’intitule « Manifeste conspirationniste ». Étrillé depuis sa sortie, il doit penser être victime de la doxa qu’il dénonce mais l’est davantage de ses propres errements.
Alors que les libertés publiques sont menacées, la philosophe Catherine Malabou, en étudiant les liens entre anarchie et philosophie, propose de prendre au sérieux cette ressource politique occultée pour se réapproprier la liberté. Entretien.
« Johanne », de Marc Graciano, raconte le voyage effectué par Jeanne d’Arc en février 1429, de Vaucouleurs à Chinon. Dans ces quelques jours mal connus, le romancier installe un merveilleux laïque qui naît des rencontres de la jeune femme. Après « Liberté dans la montagne » et « Au pays de la fille électrique », ce roman confirme que Graciano est un grand écrivain de la route et du mystère, interrogeant ce qui, dans un monde sans Dieu, peut toucher au sacré.
Vincent Bolloré absorbe et met au pas. Canal + en fit les frais, englouti par Vivendi. Plon a du plomb dans l’aile, encagé par Editis. Or ce géant de l’imprimé guigne Hachette, menaçant l’écosystème du livre. Trois femmes puissantes commentent un tel péril.
Notre émission culturelle hebdomadaire débat du récit « Une sortie honorable », d’Éric Vuillard, de celui intitulé « Les Nétanyahou », de Joshua Cohen et du roman « Monument national », de Julia Deck.
À l’approche d’élections législatives au Portugal, l’écrivaine Isabela Figueiredo décrit, dans un entretien à Mediapart, comment le legs de l’empire colonial continue de travailler en profondeur la société portugaise.
Dans son dernier récit, « Une sortie honorable », l’écrivain aborde la guerre d’Indochine, largement reléguée dans la mémoire nationale, et le cadre politique et financier qui l’a soutenue. Entretien sur la politique, l’histoire et la littérature.