Dans son dernier ouvrage, le chercheur François Dubet décortique la « transformation du régime des inégalités » et ce que ce dernier abîme et empêche dans nos sociétés. Une analyse sociologique fine, moins convaincante dans les conséquences politiques qu’elle en déduit.
Alors que le Festival de Cannes vient de boucler son édition 2019, deux auteurs, un sociologue et un philosophe, s’intéressent à la liberté d’expression et à ses possibles limites, à l’aune du traitement réservé à certaines images de cinéma, notamment pornographiques.
Voilà des semaines que je garde sur moi ce petit opuscule de Beata Umubyeyi Mairesse, 82 pages et 45 poèmes. Je le lis et le relis. J’y entre, en ressors. Ne comprends plus, puis reviens, adhère, ému. Il est question de mots, de frontières, de souvenirs, d’oublis. Sur fond de génocide des Tutsis au Rwanda.
Un mouvement inexpliqué, des assassinats sans mot d’ordre et ce cri : « Ça suffit la connerie ! »… Dans Désordre, court récit jubilatoire, la romancière Leslie Kaplan raconte la fable des révoltes d’aujourd'hui. Où, sans jamais le dire, le rire peut porter la couleur jaune.
Alors que les coups de théâtre se succèdent sur l’arrêt et la reprise des traitements de Vincent Lambert, relançant le débat sur la fin de vie, et que la révision des lois de bioéthique est prévue en juin, un ouvrage tente de cerner ce que peut la philosophie face à des positions morales souvent jugées irréconciliables.
Où l’on découvre, à l’occasion de la publication des romans de Romain Gary en Pléiade, que les manuscrits de l’écrivain sont inaccessibles. Sous séquestre. Conséquence d’une escroquerie désastreuse : le scandale Aristophil.
Pierre Goldman a été assassiné en 1979. Son seul roman L’Ordinaire Mésaventure d’Archibald Rapoport vient d’être réédité. Écrit alors que son auteur était depuis six ans en prison à Fresnes, ce livre excessif, échevelé, refusé par son éditeur, peut être lu aujourd’hui comme un carnaval.
Dans Charles Manson par lui-même, qui sort ce jeudi, le gourou psychopathe condamné pour une série d’assassinats perpétrés en 1969 raconte sa vie. Mais sa version de l’histoire, celle d’un petit délinquant épris de liberté, a tous les airs d’un ultime tour de passe-passe. Quand le document, le témoignage, devient un moyen retors de séduire le lecteur.
En 1986, dans le sens du courant, mais avant le lever du rideau de fer, Claudio Magris avait piloté une croisière majestueuse au fil du grand fleuve. Trente ans après, Emmanuel Ruben et son ami Vlad affrontent à vélo les rugosités de la route, les adversités de la pente, au plus près des « vies minuscules » des sociétés riveraines.
En étudiant « l’art de la fausse générosité » mise en œuvre par la fondation Gates, le journaliste Lionel Astruc dessine dans un livre d'enquête les contours d’un « philanthrocapitalisme » associant bonnes affaires et belles actions. Le concept résonne après les promesses en centaines de millions d’euros faites par les grandes fortunes françaises dans la foulée de l’incendie de Notre-Dame de Paris.
Cœur de boxeur. Le vrai combat de Christophe Dettinger, essai d’Antoine Peillon écrit dans l’urgence démocratique, montre comment l’homme qui fit reculer les gendarmes mobiles sur une passerelle fut traité en symbole à détruire par un pouvoir aux abois.
Unité 8200, le premier roman de Dov Alfon (qui fut aussi en Israël officier du renseignement, enquêteur puis rédacteur en chef de Haaretz), est un thriller d’espionnage. Bien informé, délicieusement malin et mené prestissimo, il a tout pour séduire.
Dalie Farah signe un premier roman, Impasse Verlaine (Grasset), à propos d’une relation mère-fille dysfonctionnelle mais pleine de vie et d’humour. Rencontre lumineuse avec une écrivaine en tension, toujours à la recherche des mots exacts.
Mauvais garçon, assassin, ivrogne, débauché, le Caravage fait partie de ces artistes dont le seul nom suffit à évoquer autre chose que leur œuvre. Yannick Haenel réinscrit l’aventure d’un peintre dans ses tableaux, raconte celle d’un écrivain en son miroir, et incite le lecteur à vivre la sienne.
Le pamphlet de Juan Branco, mauvais digest de Gala et du Comité invisible, gâche la critique radicale nécessaire de Macron, de l’oligarchie et des médias. Le succès commercial de Crépuscule tient non à ce qu’il révèle, mais à ce qu’il incarne d’un air du temps confus et frelaté, selon lequel tous les chats sont gris.
Ouvrage classique consacré à la musique des Beatles, Revolution in the Head de Ian MacDonald est réédité en français. En dehors de ses apports toujours actuels, cette somme est l’occasion d’esquisser un état des lieux du dynamisme dont témoigne ce type de production sur les musiques populaires.