Sofia Aouine offre en guise de premier roman un récit âpre, trublion, écorché, convulsif, drôle et douloureux : Rhapsodie des oubliés. L’auteure, tout en transposant ses heurs et malheurs, a voulu être prise aux mots. Entretien.
En proposant une histoire des « grandes découvertes » renouvelée en profondeur, un collectif d’historiens et d’historiennes oblige à repenser toute la façon dont l’Europe a scandé l’histoire et dessiné la géographie, les siennes comme celles des autres. Entretien avec l’historien Romain Bertrand, directeur de L’Exploration du monde.
Nicolas Martin-Breteau traduit pour la première fois en français le premier ouvrage de W.E.B. Du Bois, fondateur oublié de la sociologie aux côtés de Durkheim et Weber. Cette édition permet de reconnaître l’importance d’un des pères noirs de la sociologie.
L’urbaniste, philosophe et sociologue Richard Sennett s’interroge, dans son dernier livre, sur les relations entre la ville et la vie, afin de comprendre si l’urbanisme doit représenter la société telle qu’elle est, ou tenter de la changer, et si oui comment. Entretien sur la gare du Nord, l’éthique urbaine et le Brexit, avec cet Américain, londonien d’adoption.
Le roman de Nathacha Appanah, Le Ciel par-dessus le toit (Gallimard), inonde de sa violence murmurée cette rentrée littéraire. Qu'est-ce que suscite et induit une telle prose frémissante ? Rencontre avec une auteure qui jamais ne se dérobe.
Mark Lilla, enseignant à l’université Columbia, consacre un livre à « l’esprit de réaction ». L’historien Gérard Noiriel s’intéresse, lui, à la « part sombre de la République », à travers le parcours croisé des réactionnaires Édouard Drumont et Éric Zemmour. Deux ouvrages instructifs mais parfois problématiques.
Un monde sans rivage, roman documentaire, ou documentaire en roman, est une enquête détournée sur la mission des savants suédois Andrée, Fraenkel et Strindberg au pôle Nord en 1897. Hélène Gaudy met en scène l’engloutissement, la remontée et la disparition des traces de l’histoire.
Dans son dernier ouvrage, le prix Nobel d’économie 2001 remet en cause le consensus néolibéral. Pour apaiser l’exaspération sociale, il dessine les grands traits d’un capitalisme réformé s’appuyant sur une interaction entre le pouvoir démocratique et les marchés.
Comment écrire un roman quand le réel brûle ? Valeria Luiselli fabrique des histoires comme des contre-feux. Archives des enfants perdus ou la véritable littérature engagée de cette rentrée 2019.
Entretien vidéo avec l’auteure de Chimère, roman attendu et remarqué lors de la rentrée. Elle explique son approche, par la littérature, du thème de la manipulation génétique.
Ingo Schulze, né en RDA, avait vingt-huit ans lors de la chute du Mur, comme le héros de son roman. Il y a plus de dix ans, Schulze apportait déjà avec Vies nouvelles une contribution essentielle à l’abondante littérature consacrée à la réunification. Il recommence aujourd’hui avec Autoportrait d’une vie heureuse publié chez Fayard.
Léonora Miano, auteure de Rouge impératrice (Grasset), répond aux questions de Joseph Confavreux et Lise Wajeman, dans un grand entretien filmé en Live.
Le nouveau livre de Charly Delwart est assurément l’un des plus originaux du moment. Au-delà du jeu ludique, sa Databiographie invente une manière de se raconter inédite. En se libérant de lui, l'auteur déplace et reconfigure les enjeux mêmes de l'autobiographie.
Du haut des 1 200 pages de son dernier ouvrage, Piketty fracasse le débat public et politique, en explorant des voies pour « dépasser le capitalisme ». Mais comment mettre en œuvre ces propositions radicales visant à redéfinir la notion même de propriété ? Et suffiraient-elles à détruire les piliers de l’hyper-capitalisme contemporain ?
Ottessa Moshfegh est une écrivaine à la réputation sulfureuse aux États-Unis et son roman, Mon année de repos et de détente, n’est pas près d’arranger son cas. Tant mieux pour nous, car ce drôle de récit aux allures punk est aussi un très beau livre de deuil, qui bute sur le 11-Septembre.
Dans Souvenirs de l’avenir, qui paraît cette semaine, Siri Hustvedt accuse Marcel Duchamp d’avoir volé son célèbre ready-made en forme d’urinoir à une baronne allemande. Cette pseudo-révélation a tous les airs d'une théorie fumeuse : elle mérite une enquête, car même un roman doit se soucier de la vérité.