Un an après le début du soulèvement des « gilets jaunes », et à l’heure où l’Irak, le Chili ou l’Équateur s’embrasent, le chercheur Romain Huët ethnographie le « vertige de l’émeute » (aux éditions PUF) sur la base d’une observation très participante, en proposant une perspective à la fois originale et limitée.
À l’occasion de la sortie en France de son dernier roman, l’écrivain et journaliste algérien Mustapha Benfodil revient sur le Hirak, « cette extraordinaire accélération de l’histoire » et « l’endurance dans le non » acquise par le peuple algérien.
Pierre-André Taguieff, directeur de recherche au CNRS, publie un pamphlet contre l’émancipation, symptomatique des dérives de la pensée conservatrice et emblématique du dévoiement de la vénérable maison d’édition, toujours détenue par l’ordre des dominicains.
Texte après texte, Philippe Forest met en partage l’expérience la moins partageable, celle de la souffrance, du deuil. Mais avec la joie d’inventer qui est la sienne, Je reste roi de mes chagrins met en scène Winston Churchill et son portraitiste Graham Sutherland dans une virtuose composition théâtrale.
Le romancier américain Jonathan Safran Foer publie son « livre le plus personnel à ce jour », affirme-t-il. Pourtant, L’avenir de la planète commence dans votre assiette n’est pas une fiction mais un essai, un essai de storytelling écologique : comment faire pour que nous ne traitions plus le changement climatique comme un mauvais scénario ? Foer écrit comme on lance une alerte.
C'est un précieux bréviaire, brillant d’humour et d’intelligence. De petit format et intitulé Femme animales – Bestiaire métaphorique, il est signé Laure Belhassen, dont c’est le premier livre publié.
Comment décrire et déceler un moment de bascule politique, sans se faire enfermer dans un parallèle paresseux avec les années 1930 ? Alors même que ce parallèle est également dressé par un pouvoir exécutif qui s’accommode de récidives inquiétantes tout en se présentant comme un rempart contre celles-ci.
Loránd Gáspár, poète, chirurgien, photographe, arpenteur de paysages, fou des silences du désert, ami du peuple palestinien, ivre de dissolution de soi, est mort à 94 ans le 9 octobre. Depuis, silence médiatique que cet articulet voudrait briser.
Écrivain, photographe, poète et traducteur, Denis Roche ne déliait pas ses différentes pratiques, sauf quand il le décidait. Depuis sa mort en 2015, notre époque ne prend pas la juste mesure de son œuvre. Est-ce parce qu’il a consacré une grande partie de son travail à l’éphémère et à la disparition ?
Avec leur ouvrage étudiant, en longue durée, les pratiques de l’indigénat en Nouvelle-Calédonie, les historiens Isabelle Merle et Adrian Muckle montrent comment l’archipel doit, encore aujourd’hui, faire face à l’héritage de pratiques et de lois qui ont remodelé l’ensemble du territoire et des relations sociales.
Sofia Aouine offre en guise de premier roman un récit âpre, trublion, écorché, convulsif, drôle et douloureux : Rhapsodie des oubliés. L’auteure, tout en transposant ses heurs et malheurs, a voulu être prise aux mots. Entretien.
En proposant une histoire des « grandes découvertes » renouvelée en profondeur, un collectif d’historiens et d’historiennes oblige à repenser toute la façon dont l’Europe a scandé l’histoire et dessiné la géographie, les siennes comme celles des autres. Entretien avec l’historien Romain Bertrand, directeur de L’Exploration du monde.
Nicolas Martin-Breteau traduit pour la première fois en français le premier ouvrage de W.E.B. Du Bois, fondateur oublié de la sociologie aux côtés de Durkheim et Weber. Cette édition permet de reconnaître l’importance d’un des pères noirs de la sociologie.
L’urbaniste, philosophe et sociologue Richard Sennett s’interroge, dans son dernier livre, sur les relations entre la ville et la vie, afin de comprendre si l’urbanisme doit représenter la société telle qu’elle est, ou tenter de la changer, et si oui comment. Entretien sur la gare du Nord, l’éthique urbaine et le Brexit, avec cet Américain, londonien d’adoption.
Le roman de Nathacha Appanah, Le Ciel par-dessus le toit (Gallimard), inonde de sa violence murmurée cette rentrée littéraire. Qu'est-ce que suscite et induit une telle prose frémissante ? Rencontre avec une auteure qui jamais ne se dérobe.