La bonne idée de cette Pléiade attendue est certainement de l’avoir constituée non en « œuvres complètes » mais en « Mémoires », inscrivant une partie des livres de Simone de Beauvoir dans la grande tradition des mémoires historiques et lui donnant ainsi toute sa place dans l’histoire du XXe siècle. Ce faisant, l’édition invente une œuvre qui n’existait pas en tant que telle.
Le traducteur est un homme de l’ombre : vous voulez savoir à quoi il ressemble ? Lisez Portrait du traducteur en escroc, et vous n’aurez que trop de réponses.
Dans Destination, Franck Magloire dresse le bilan de quatre décennies de désenchantement touchant particulièrement les classes populaires, au cours desquelles l’affirmation de l’économie de marché s’est doublée d’un autre changement radical : celui de l’intime et des mots qui nous pensent.
Quelles relations peuvent exister entre l’amour courtois du Moyen Âge et la loi de 1884 légalisant le divorce ou les débats français autour de l’affaire Weinstein ? Zrinka Stahuljak décrit avec finesse la façon dont l’occultation de l’éros médiéval a structuré la nation française. Entretien.
Peter Singer, philosophe de référence pour tous les défenseurs de la cause animale, retrace les luttes victorieuses de l’activiste américain Henry Spira pour en dégager des « préceptes pour changer le monde ». Entretien à l’occasion de son passage à Paris.
Vous êtes las des commémorations de Mai 68, qui veulent couler un printemps dans un massif monument national ? Lisez un roman japonais de 1966 : vous sentirez siffler la brise de la révolte. Devant mes yeux, le désert, de Shuji Terayama, est réédité chez Inculte, tandis que le festival Côté Court consacre une rétrospective à cet écrivain, qui est aussi un homme de théâtre et de cinéma.
Récit graphique signé par le romancier Camille de Toledo et l’illustrateur Alexander Pavlenko, Herzl, une histoire européenne, est une déambulation inspirée, qui prend parfois la forme d’une enquête, sur les traces de Theodor Herzl, fondateur du mouvement sioniste.
À première vue, les deux romans venus du Liban et qui viennent d’être publiés chez Actes Sud sont très dissemblables. Cependant l’un et l’autre posent la question du silence. Question majeure dans un pays où l’on parle beaucoup, mais où il y a tant de choses qui ne se disent pas, depuis les relations intimes jusqu’aux désastres des guerres.
Tous les chats sautent à leur façon est un livre d’entretien avec la romancière allemande d’origine roumaine Herta Müller, dans lequel cette auteure, qui reçut le prix Nobel de littérature, relate, avec tranquillité mais fermeté, son histoire et notamment ses années vécues dans un village coupé du monde pendant la dictature des Ceausescu.
Auteur de Qui a tué mon père, Édouard Louis nous a accordé un entretien dans lequel il est question des décisions des classes dirigeantes qui cassent les classes populaires tandis qu’elles épargnent les plus aisés ; de la nécessité pour la littérature d’empêcher les lecteurs de détourner le regard. Bref de violence sociale ; et des manières d’y répondre.
Alors que paraît en français Seiobo est descendue sur terre (éd. Cambourakis), rencontre avec le titan des lettres hongroises, László Krasznahorkai, qui porte un regard profond et acéré sur la condition humaine, l'espoir, la métamorphose des dieux…
La vie professionnelle de Patrice Chéreau, cinquante années exactement, nous est annoncée en six volumes, le premier consacré à ses débuts, du lycée Louis-le-Grand à Sartrouville où il prend la direction d’un théâtre, le deuxième pour cet automne. On se contentera donc ici d’une brève entrée en matière.
Dans son nouveau livre, la romancière et essayiste américaine Siri Hustvedt démonte, calmement mais fermement, la mode de la théorie computationnelle du cerveau, les mirages de l’intelligence artificielle ou les dessous de la psychologie sociale de l’évolution.
Avec Qui a tué mon père, Édouard Louis reprend le récit intime de son passé pour accuser les politiques d’aujourd'hui. Troisième temps d’un récit entamé en 2014, et retour à ce que ce père lui-même a subi.
Patria, récemment traduit en français, revient sur les années de plomb dans le Pays basque espagnol. Le livre, phénomène social en Espagne, a été salué par le chef du gouvernement Mariano Rajoy. Mais son approche binaire du conflit basque tranche avec la complexité des débats mémoriels en cours en Euskadi.