Après Le Grand Marin, qui évoquait ses années de pêche en Alaska, Catherine Poulain revient avec Le Cœur blanc sur son expérience de travailleuse agricole dans le sud de la France. Où l’intensité de ces vies rugueuses est, une fois encore, terriblement sensible.
Nathalie Piégay est tenace. Chercheuse et auteure d’ouvrages sur Louis Aragon, elle a voulu savoir qui était Marguerite Toucas-Massillon, la mère aimée et fuie de l’écrivain. Elle apparaît dans son œuvre par intermittence, au fil d’allusions que Nathalie Piégay, dans Une femme invisible, tâche de repérer, relier et compléter.
Sous couvert d’une réflexion sur l’Histoire, Destin français, d’Éric Zemmour, s’avère un livre de guerre civile : un appel à l’expulsion de l’islam de France. Et le pendant antimusulman de La France juive de Drumont. Nauséeux…
Emmanuelle Pagano termine son exploration des rives par celles de l’Atlantique et d’un étang nommé Caspienne. Aux manettes d’un sous-marin, David Gareau entame une ultime remontée à la surface de l’océan, pendant qu’un pêcheur observe la lente vidange de l’étang. Et l’eau devient un motif romanesque et poétique illimité.
Un livre-somme consacré aux rapports entre sexe, race et colonies explore les images et les imaginaires qui ont structuré les relations entre sexualité, domination et colonisation. Entretien avec Pascal Blanchard, co-directeur de l’ouvrage.
L’historien Gérard Noiriel a pris dix ans pour écrire une Histoire populaire de la France inspirée, mais différente, de l’ouvrage d’Howard Zinn consacré aux États-Unis. L’occasion de réfléchir à ce qui constitue le « populaire » dans l’histoire longue de la nation française, comme dans ses relations aux mondes dominants.
L’écrivain vient de publier Les cigognes sont immortelles. Il accorde un grand entretien à Mediapart, sur son œuvre et ses prises de position dans l’espace public.
L’écrivain franco-ivoirien Gauz revisite l’histoire coloniale et ses conséquences en se mettant dans la peau d’un colon blanc du XIXe siècle, mais aussi dans celle d’un enfant métis issu de la colonisation renouant avec son pays d’origine, la Côte d’Ivoire.
Quatrième étape du chemin autobiographique de l’œuvre de Pierre Guyotat – après Coma, Formation et Arrière-fond –, Idiotie montre comment toutes les formes de la révolte sont des conduites politiques de l’art. Il s'est vu décerné, le 6 novembre 2018, le prix Médicis.
Avec son impressionnante somme sur l’histoire des dépouilles mortelles, Thomas Laqueur, dans Le Travail des morts. Une histoire culturelle des dépouilles mortelles, montre comment les corps des morts constituent, à travers les siècles et les croyances, le sol et le socle des civilisations. Et un des rares éléments, avec le tabou de l’inceste, à lier aussi intimement et universellement culture et nature.
Treizième roman de Salman Rushdie, La Maison Golden se déroule essentiellement à New York, de l’investiture de Barack Obama en 2009 à l’élection de Donald Trump. À travers l’histoire de la mystérieuse famille Golden, débarquée d’on ne sait où pour occuper une élégante maison de Greenwhich Village, on traverse les derniers bouleversements de l’Amérique et du monde en général.
Avec Kanaky, récit poétique et politique, sensible et incarné, Joseph Andras offre le Tombeau d’Alphonse Dianou (1959-1988), martyr de la grotte d’Ouvéa. Un non-violent poussé à bout par la domination coloniale. Ces flamboyants qu’on abat…
Pour le psychologue Edgar Cabanas et la sociologue Eva Illouz, le bonheur, reformaté par la « psychologie positive », est devenu non plus une promesse désirable, mais un secteur lucratif, un outil de management et un leurre politique, surtout depuis la crise de 2008. Bienvenue en « happycratie »…
Journaliste spécialisé dans le renseignement économique, Philippe Vasset fait une littérature qui explore les lieux abandonnés ou occultés. Dans Une vie en l’air, il s’intéresse à l’aérotrain, démarré dans les années 1960 et dont le chantier en rase campagne parcourt toujours les plaines de la Beauce.
Que vaut le vote ? En étudiant le « prix de la démocratie », l’économiste Julia Cagé établit la façon dont les élections s’achètent et sont capturées par les intérêts de quelques-uns. Et propose des mesures, simples et inédites, pour remédier à cette perversion intenable du système représentatif.
Moronga, le nouveau roman de l’écrivain salvadorien Horacio Castellanos Moya, est une intrigue criminelle à tiroirs : la violence qui hante et rattrape les personnages de fiction croise une histoire de meurtre bien réelle, et toujours pas résolue.