Quand un immeuble s’effondre, à Marseille ou à Naples, un monde s’écroule. Retour sur un chef-d’œuvre de l’effondrement, Malacqua, roman italien de 1977, traduit enfin en français.
Aux animaux la guerre, paru en 2014, témoignait déjà du regard incisif de Nicolas Mathieu, qui sait frapper là où ça fait mal. Leurs enfants après eux confirme le talent du romancier : le regard est sans pitié sur la société des années 1990, sur la jeunesse, sur le sens du politique. Pas de répit pour le lecteur. Et pourtant, ça fait du bien.
La partie la plus intime de la bibliothèque rassemblée par François Mitterrand est dispersée aux enchères les 29 et 30 octobre. C’est l’occasion de décrypter les fascinations fascinantes d’un président furieusement lettré. Jusqu’à la garde.
Depuis dix ans, une étrange performance, intitulée L’Encyclopédie des guerres, se tient au Centre Pompidou, à Paris. Sur scène, Jean-Yves Jouannais développe un abécédaire composé de citations issues de ses lectures obsédées par les batailles. Il lit, copie des passages, les fait s’entrechoquer, de Homère à Claude Simon, du siège de Troie à celui de Berlin. Son projet en est à la lettre M. M comme MOAB, le livre dont aucune phrase n’est de son auteur.
Dans un ouvrage rigoureux paru aux éditions Non Lieu, Yalla Seddiki s’attelle à déconstruire la théorie attribuant les Illuminations de Rimbaud au poète Germain Nouveau. Cette querelle déjà ancienne est symptomatique d’un désir de dépossession aux multiples ressorts.
Saisir est le titre du dernier ouvrage de l’écrivain Jean-Christophe Bailly. C’est aussi ce qu’on dit du paysage quand il est capté par le regard du peintre, du photographe, du poète ou du voyageur. Entretien.
Quels sont les revenus des écrivains, des artistes ? Combien dépensent-ils et comment ? Quel est leur rapport à l’argent ? Quel regard ont-ils sur les inégalités de revenus dans notre société ? Christophe Hanna les a interrogés pour composer un essai personnel et sobrement intitulé Argent.
Grégoire Chamayou, auteur d’ouvrages sur les chasses à l’homme ou les drones, poursuit son travail d’investigation philosophique singulier en publiant un livre intitulé La Société ingouvernable. Une enquête qui produit un vertige politique en exposant les armes idéologiques et les dispositifs avec lesquels nous avons été défaits par le « libéralisme autoritaire ».
Jean-François Laé retrace dans Une fille en correction – Lettres à son assistante sociale (1952-1965) l’histoire d’une maternité hors mariage dans les années 1950, dans un contexte de pauvreté et d’enfermement. Dans un récit qui suit au plus près les ruptures dans la vie de Micheline Bonnin, le sociologue parle d’existences vulnérables et de résistance face au pouvoir qui s’immisce partout.
Le nouveau livre de l’auteur italien Roberto Saviano est son premier roman : il raconte comment un groupe d’enfants, un baby-gang, est parvenu à prendre le pouvoir au sein de la mafia napolitaine. Mais le choix de passer par la fiction dessert son propos.
Grand entretien avec Aurélie Filippetti, qui vient de publier un roman, Les Idéaux, où se mêlent l’intime et la politique. L’écrivaine fait partie d’une génération de cadres politiques qui auront été les « grands brûlés » du quinquennat hollandais, dévastateur pour le PS.
Encore un livre sur les méfaits du néolibéralisme ? Oui, mais l’ouvrage de Wendy Brown, s’il expose certains éléments déjà ressassés, les reformule en s’intéressant à la façon dont la « raison néolibérale » sape non seulement la réalité démocratique, mais aussi sa possibilité.
Meryem Alaoui, Marocaine installée à New York, publie La vérité sort de la bouche du cheval (Gallimard), premier roman vif et inventif, qui déploie une langue palpitante. Rencontre avec une écrivaine affûtée, bigarrée, insolite.
Avec La Passagère du vent, le romancier péruvien Alonso Cueto analyse les répercussions intimes de la guerre contre le Sentier lumineux chez les vaincus comme chez les vainqueurs, les victimes comme les bourreaux.
Prix Goncourt 2012, l’écrivain Jérôme Ferrari a récemment publié le roman À son image, où, au rythme de l’office funèbre d’Antonia disparue dans un accident de voiture en Corse, il propose une réflexion sur la photographie, la représentation de la guerre, la religion et la mort.