L’écrivain vient de publier Les cigognes sont immortelles. Il accorde un grand entretien à Mediapart, sur son œuvre et ses prises de position dans l’espace public.
L’écrivain franco-ivoirien Gauz revisite l’histoire coloniale et ses conséquences en se mettant dans la peau d’un colon blanc du XIXe siècle, mais aussi dans celle d’un enfant métis issu de la colonisation renouant avec son pays d’origine, la Côte d’Ivoire.
Quatrième étape du chemin autobiographique de l’œuvre de Pierre Guyotat – après Coma, Formation et Arrière-fond –, Idiotie montre comment toutes les formes de la révolte sont des conduites politiques de l’art. Il s'est vu décerné, le 6 novembre 2018, le prix Médicis.
Avec son impressionnante somme sur l’histoire des dépouilles mortelles, Thomas Laqueur, dans Le Travail des morts. Une histoire culturelle des dépouilles mortelles, montre comment les corps des morts constituent, à travers les siècles et les croyances, le sol et le socle des civilisations. Et un des rares éléments, avec le tabou de l’inceste, à lier aussi intimement et universellement culture et nature.
Treizième roman de Salman Rushdie, La Maison Golden se déroule essentiellement à New York, de l’investiture de Barack Obama en 2009 à l’élection de Donald Trump. À travers l’histoire de la mystérieuse famille Golden, débarquée d’on ne sait où pour occuper une élégante maison de Greenwhich Village, on traverse les derniers bouleversements de l’Amérique et du monde en général.
Avec Kanaky, récit poétique et politique, sensible et incarné, Joseph Andras offre le Tombeau d’Alphonse Dianou (1959-1988), martyr de la grotte d’Ouvéa. Un non-violent poussé à bout par la domination coloniale. Ces flamboyants qu’on abat…
Pour le psychologue Edgar Cabanas et la sociologue Eva Illouz, le bonheur, reformaté par la « psychologie positive », est devenu non plus une promesse désirable, mais un secteur lucratif, un outil de management et un leurre politique, surtout depuis la crise de 2008. Bienvenue en « happycratie »…
Journaliste spécialisé dans le renseignement économique, Philippe Vasset fait une littérature qui explore les lieux abandonnés ou occultés. Dans Une vie en l’air, il s’intéresse à l’aérotrain, démarré dans les années 1960 et dont le chantier en rase campagne parcourt toujours les plaines de la Beauce.
Que vaut le vote ? En étudiant le « prix de la démocratie », l’économiste Julia Cagé établit la façon dont les élections s’achètent et sont capturées par les intérêts de quelques-uns. Et propose des mesures, simples et inédites, pour remédier à cette perversion intenable du système représentatif.
Moronga, le nouveau roman de l’écrivain salvadorien Horacio Castellanos Moya, est une intrigue criminelle à tiroirs : la violence qui hante et rattrape les personnages de fiction croise une histoire de meurtre bien réelle, et toujours pas résolue.
À partir de la notion de « transclasse », un collectif réuni autour de la philosophe Chantal Jaquet atomise les notions de « mérite », de « mobilité sociale » ou « d’excellence », qui constituent le socle idéologique, périmé et trompeur, du pouvoir actuel.
« J’aurais pu ne jamais savoir que ma mère écrivait », affirme Christophe Boltanski au début du Guetteur. C’est par hasard qu’il l’apprend, comme il comprend qu’il est né par hasard, à l’époque de la guerre d’Algérie.
Le nouveau roman de François Bégaudeau peut bien s’appeler En guerre, il raconte qu’il ne sert à rien de lutter – ça ne sert qu’à faire de la littérature.
Au-delà de l’histoire de deux jeunes Sénégalais dans les vastes champs de massacre de la Première Guerre mondiale, le magistral roman de David Diop interroge : qui est homme, si un homme mutile, égorge et blasphème des corps en conscience et par volonté, c’est-à-dire en homme libre ?
Connue surtout pour ses grands poèmes testimoniaux (Témoignage, Holocauste…), l’œuvre de Charles Reznikoff (1894-1976) a pu passer pour une anomalie, son dessein antilyrique échappant pour une grande part à l’histoire de la poésie. L’édition récente de deux de ses livres de poèmes majeurs (inédits en français) donne la mesure de ce vœu de pauvreté volontaire qui est au cœur de la démarche du poète américain.
Le premier roman de Lisa Halliday s’inspire de sa liaison avec l’écrivain Philip Roth. Mais ce n’est pas pour cela qu’il faut le lire : il faut le lire parce que c’est un très bon livre qui cache son jeu.