Le programme de Malacqua (la mauvaise eau, donc) tient tout entier dans son sous-titre : « Quatre jours de pluie dans la ville de Naples dans l’attente que se produise un événement extraordinaire. » Bref, une lecture idoine à l’automne – pour peu qu’on ne craigne pas le ton sur ton : le récit se déroule entre le 23 et le 26 octobre, et l’on y trouvera toutes les modulations des précipitations ; l’approche du mauvais temps – « ces bandes noirâtres, ces déchirures au loin, et cette lueur opaque qui ne donnait pas de lumière » –, les torrents d’eau, le crépitement des gouttes, l’humidité qui imprègne les vêtements, la monotonie infinie de la fine pluie, la grisaille de la vie – « Les essuie-glaces, sur la vitre, dessinaient des ellipses, des filaments grisâtres, des lumières tremblotantes. »
«Malacqua», chef-d’œuvre de l’effondrement
Quand un immeuble s’effondre, à Marseille ou à Naples, un monde s’écroule. Retour sur un chef-d’œuvre de l’effondrement, Malacqua, roman italien de 1977, traduit enfin en français.
8 novembre 2018 à 18h43