La littérature d’auteurs et autrices trans et non binaires est-elle devenue une littérature comme les autres ? Si les nombreuses parutions de la rentrée lui donnent une visibilité littéraire certaine, reste que les récits montrent combien la visibilité des corps demeure problématique. Lectures de « Nevada » d’Imogen Binnie ; de « La Mauvaise Habitude » d’Alana S. Portero ; de « Hêtre pourpre » de Kim de l’Horizon, salué par des prix qui lui ont valu des attaques.
Le troisième roman de l’excellent écrivain québécois Kevin Lambert paraît en France. Le livre, en offrant le portrait d’une « starchitecte », fait éclater la violence politique et économique de notre monde. Il a suscité une polémique entre le premier ministre du Québec et son auteur.
Comment échapper, même des années plus tard, à l’empire de la violence exercée par un beau-père abuseur ? Dans un livre annoncé comme l’un des événements de la rentrée littéraire, l’autrice trace le plus beau des chemins de sortie : au pouvoir absolu que prétend exercer le violeur, il oppose la force d’une pensée contradictoire, l’intelligence de la discordance.
Il y a eu le mouvement #MeToo, la déferlante des nouvelles pensées féministes, queer. Et pourtant la littérature française rêve encore et toujours aux mêmes histoires d’amour, comme si les avancées de la théorie n’avaient rien changé. Petit tour d’horizon avec quatre romans de François Bégaudeau, Chloé Delaume, Aurélie Lacroix et Maria Pourchet.
Annie Ernaux vient de se voir décerner le prix Nobel de littérature, et il y a de quoi se réjouir. Mais que vient dire cette récompense d’une écrivaine qui déclare : « Ce que je veux détruire, c’est aussi la littérature » ?
Trois livres de la rentrée – un premier roman, « Jean-Luc et Jean-Claude », de Laurence Potte-Bonneville, et les seconds romans des jeunes auteurs David Lopez et Lucie Rico – peignent une France contemporaine déroutée.
Best-seller annoncé, le nouveau livre de Virginie Despentes déjoue les attentes, et c’est tant mieux. Un livre punk, féministe, à l’image de l’écrivaine. De quoi percuter l’époque, avec une vigueur combative.
L’écrivaine Monica Sabolo s’empare de l’histoire du groupe terroriste pour revisiter les traumas de son propre passé. Mais en se concentrant sur des enjeux strictement intimes, le livre vide de leur contenu les questions politiques d’une histoire meurtrière.
Depuis quelques années, Louise Labé fait l’objet d’une polémique : elle ne serait pas l’autrice de ses écrits, attribuables à un petit cercle d’hommes. Une nouvelle édition des « Œuvres » s’attache à rendre à la poète de la Renaissance la maternité de ses textes, en plaçant la question du genre au centre de la réflexion.
Dans son dernier récit, « Une sortie honorable », l’écrivain aborde la guerre d’Indochine, largement reléguée dans la mémoire nationale, et le cadre politique et financier qui l’a soutenue. Entretien sur la politique, l’histoire et la littérature.
Une écriture en fin de vie, un écrivain qui radote, des propos odieux en mode crème, mais une critique enthousiaste, comme si Houellebecq était à notre temps réactionnaire une fierté française comparable à ce que le nucléaire a été pour les Trente Glorieuses.
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