Que peut-on encore raconter quand notre monde semble promis à une disparition imminente ? Sans désespoir ni cynisme, des romans de cette rentrée littéraire aspirent à nous faire lire au bord de l’abîme.
Que le monde littéraire soit dominé par des hommes, on le sait. Mais que se passe-t-il, concrètement, qui entraîne l’effacement de l’écriture des femmes ? Trois livres de la rentrée, dont l’édition, enfin en français, de « Comment torpiller l’écriture des femmes » de Joanna Russ, éclairent sur le sujet.
Dans son livre « Vies rebelles », la chercheuse états-unienne Saidiya Hartman retrace à partir de bribes d’archives la vie de femmes noires au début du XXe siècle. Un travail d’histoire et de littérature qui revisite le passé pour ouvrir de nouveaux futurs.
De part et d’autre de l’Atlantique, deux textes retracent l’épuisement des ressources hydriques en Californie et l’engloutissement d’anciennes mines en Allemagne. Des histoires d’eau qui sont d’abord des histoires de destructions.
Dans son nouveau livre, consacré au sentiment puissant qu’est l’amitié, Hélène Giannecchini entremêle texte et photos, réflexions et petites fictions, afin de plaider pour de nouvelles formes de liens, de nouvelles formes de vies.
Le nouveau livre de Thomas Clerc se consacre à l’exploration d’un arrondissement-monde, le XVIIIe arrondissement de Paris. Un guide de la ville, un autoportrait, une collection de saynètes, en même temps qu’une réflexion sur la ville moderne.
Troisième livre de Louise Chennevière, « Pour Britney » évoque les destins brisés de la chanteuse Britney Spears et de l’écrivaine Nelly Arcan avec une fureur salutaire. Embarquement immédiat garanti.
Depuis le terrain corse qu’il explore de livre en livre, Jérôme Ferrari s’attaque au tourisme de masse dans un roman qui n’esquisse pas plus d’horizon pour s’en extraire que d’issue pour les protagonistes.
Deux chercheuses, Laélia Véron et Karine Abiven, se penchent sur les récits de transfuges de classe français pour comprendre le succès de ces textes, mais montrer aussi leurs paradoxes et contradictions. Une passionnante analyse littéraire aux conséquences politiques.
Le romancier américano-britannique revient sur la tentative d’assassinat dont il a été la victime, plus de trente ans après la fatwa édictée contre lui. Mais si l’homme a survécu à l’attentat, l’écrivain n’en sort pas indemne.
Maryse Condé est morte le 2 avril à l’âge de 90 ans. L’écrivaine guadeloupéenne, qui avait reçu en 2018 le prix Nobel alternatif, a porté dans son œuvre la mémoire de l’esclavage, mais a toujours résisté à la mythification du passé.
Quelques figures majeures de la scène littéraire française, parmi lesquelles Joseph Andras, Kaoutar Harchi, Nathalie Quintane ou Antoine Volodine, ont entrepris de se demander en cet hiver 2024 où en était la vieille question des rapports entre littérature et politique.
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