Culture et idées

Disparition de l’écrivaine Maryse Condé : la puissance des voix occultées

Maryse Condé est morte le 2 avril à l’âge de 90 ans. L’écrivaine guadeloupéenne, qui avait reçu en 2018 le prix Nobel alternatif, a porté dans son œuvre la mémoire de l’esclavage, mais a toujours résisté à la mythification du passé.

Lise Wajeman

« J’aime à répéter que je n’écris ni en français ni en créole. Mais en Maryse Condé. » Ainsi débute la contribution de Maryse Condé à l’ouvrage manifeste Pour une littérature-monde (Gallimard, 2007), qui revendiquait un ralliement littéraire mondial, au-delà des divisions nationales, culturelles ou linguistiques. Toute l’écrivaine est là, qui, prise dans une aspiration collective, proclame orgueilleusement son irréductible singularité. Maryse Condé était une île, mais une île jamais à sa place ; elle était attachée à un territoire, à une histoire, mais elle n’a cessé de voyager, se défiant de toutes les assignations, bousculant tous les genres.

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