Dans La Pièce obscure, l’écrivain Isaac Rosa décrit une génération de jeunes Espagnols happés par un trou noir, comme une métaphore du marasme ibère. Et il met en scène, dans ce texte sombre et inconfortable, les limites politiques du mouvement « indigné » de 2011.
La rentrée littéraire n’est pas seulement une célébration de la littérature française : elle est aussi l’occasion de découvrir quelques trésors venus d’ailleurs, qui nous donnent des nouvelles du monde. Frankenstein à Bagdad, lauréat d’un prix prestigieux du monde arabe, nous fait comprendre la réalité irakienne par les moyens de la fiction la plus débridée.
Voici venir les rêveurs est le premier roman d’Imbolo Mbue, écrivaine née au Cameroun, installée aux États-Unis depuis 1998. Le livre reflète les tensions nées de la confrontation entre Amérique et Afrique : ces contradictions font la matière du récit, mais minent aussi le projet éditorial du livre.
Deux récits autour de la Révolution française paraissent simultanément chez le même éditeur : 14 Juillet, d’Éric Vuillard, et Sauve qui peut (la révolution), de Thierry Froger. Radicalement différents, les deux livres se font écho pour cerner la puissance de l'acte révolutionnaire.
Cela fait longtemps qu’António Lobo Antunes aurait dû recevoir le prix Nobel. De la nature des dieux, paru ce printemps, revient faire sonner à nos oreilles sa prose serpentine.
L’écrivain hongrois Péter Esterházy vient de mourir. Il est l’auteur d’un grand roman de ce début de siècle : retour sur Harmonia Cælestis et sa suite, ou comment un chef-d’œuvre de fiction peut être dévoré par la puissance d’invention de la dictature communiste.
Ça ira (1) Fin de Louis a été un événement théâtral cet hiver. Alors que le spectacle mis en scène par Joël Pommerat tourne dans toute la France, son texte paraît aux Editions Actes Sud ; il mérite d’être lu pour lui-même, que l’on ait vu ou non la pièce. Ce n’est pas tous les jours qu’une fiction étend notre intelligence politique : redécouvrez la révolution.
En 1951, Howard Fast publie Spartacus, roman sur une révolte d’esclaves dans l’Empire romain, qui a servi de trame au film avec Kirk Douglas. Il est réédité aujourd’hui. Voilà une lecture pour ceux qui passent leur Nuit debout : une histoire de soulèvement collectif, venue d’un temps où l’on croyait aux lendemains qui chantent.
Voyons voir, le dernier livre de Jamaica Kincaid, écrivaine américano-antiguaise, paraît aux Éditions de l’Olivier, qui rééditent à cette occasion un autre de ses textes, Autobiographie de ma mère. La confrontation des deux textes, que vingt ans séparent, invite à réfléchir à l’efficacité de la colère en matière littéraire.
Deux livres de Hanns Zischler paraissent simultanément en français, La Fille aux papiers d’agrumes et Berlin est trop grand pour Berlin. Pas tout à fait le même genre de textes a priori: un roman qui s’étoile autour de papiers pelures, et la traversée historique et géographique d’une métropole. Dans les deux livres, un même rapport entre document et plaisirs du récit.
Dans son premier roman, Zia Haider Rahman, écrivain anglais d’origine bangladaise, multiplie les ponts entre différents mondes pour en tracer la cartographie nouvelle.
On a tous entendu « Gangnam Style », cette chanson emblématique de la vague sud-coréenne, Hallyu, qui déferle sur le monde. Mais qui a déjà lu un livre coréen ? En mettant ce pays à l'honneur, le Salon du livre de Paris, qui se tient du 17 au 20 mars, offre l’occasion de découvrir une littérature ignorée, en quête de reconnaissance internationale.
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