Quels sont les revenus des écrivains, des artistes ? Combien dépensent-ils et comment ? Quel est leur rapport à l’argent ? Quel regard ont-ils sur les inégalités de revenus dans notre société ? Christophe Hanna les a interrogés pour composer un essai personnel et sobrement intitulé Argent.
Grégoire Chamayou, auteur d’ouvrages sur les chasses à l’homme ou les drones, poursuit son travail d’investigation philosophique singulier en publiant un livre intitulé La Société ingouvernable. Une enquête qui produit un vertige politique en exposant les armes idéologiques et les dispositifs avec lesquels nous avons été défaits par le « libéralisme autoritaire ».
Jean-François Laé retrace dans Une fille en correction – Lettres à son assistante sociale (1952-1965) l’histoire d’une maternité hors mariage dans les années 1950, dans un contexte de pauvreté et d’enfermement. Dans un récit qui suit au plus près les ruptures dans la vie de Micheline Bonnin, le sociologue parle d’existences vulnérables et de résistance face au pouvoir qui s’immisce partout.
Le nouveau livre de l’auteur italien Roberto Saviano est son premier roman : il raconte comment un groupe d’enfants, un baby-gang, est parvenu à prendre le pouvoir au sein de la mafia napolitaine. Mais le choix de passer par la fiction dessert son propos.
Grand entretien avec Aurélie Filippetti, qui vient de publier un roman, Les Idéaux, où se mêlent l’intime et la politique. L’écrivaine fait partie d’une génération de cadres politiques qui auront été les « grands brûlés » du quinquennat hollandais, dévastateur pour le PS.
Encore un livre sur les méfaits du néolibéralisme ? Oui, mais l’ouvrage de Wendy Brown, s’il expose certains éléments déjà ressassés, les reformule en s’intéressant à la façon dont la « raison néolibérale » sape non seulement la réalité démocratique, mais aussi sa possibilité.
Meryem Alaoui, Marocaine installée à New York, publie La vérité sort de la bouche du cheval (Gallimard), premier roman vif et inventif, qui déploie une langue palpitante. Rencontre avec une écrivaine affûtée, bigarrée, insolite.
Avec La Passagère du vent, le romancier péruvien Alonso Cueto analyse les répercussions intimes de la guerre contre le Sentier lumineux chez les vaincus comme chez les vainqueurs, les victimes comme les bourreaux.
Prix Goncourt 2012, l’écrivain Jérôme Ferrari a récemment publié le roman À son image, où, au rythme de l’office funèbre d’Antonia disparue dans un accident de voiture en Corse, il propose une réflexion sur la photographie, la représentation de la guerre, la religion et la mort.
Après Le Grand Marin, qui évoquait ses années de pêche en Alaska, Catherine Poulain revient avec Le Cœur blanc sur son expérience de travailleuse agricole dans le sud de la France. Où l’intensité de ces vies rugueuses est, une fois encore, terriblement sensible.
Nathalie Piégay est tenace. Chercheuse et auteure d’ouvrages sur Louis Aragon, elle a voulu savoir qui était Marguerite Toucas-Massillon, la mère aimée et fuie de l’écrivain. Elle apparaît dans son œuvre par intermittence, au fil d’allusions que Nathalie Piégay, dans Une femme invisible, tâche de repérer, relier et compléter.
Sous couvert d’une réflexion sur l’Histoire, Destin français, d’Éric Zemmour, s’avère un livre de guerre civile : un appel à l’expulsion de l’islam de France. Et le pendant antimusulman de La France juive de Drumont. Nauséeux…
Emmanuelle Pagano termine son exploration des rives par celles de l’Atlantique et d’un étang nommé Caspienne. Aux manettes d’un sous-marin, David Gareau entame une ultime remontée à la surface de l’océan, pendant qu’un pêcheur observe la lente vidange de l’étang. Et l’eau devient un motif romanesque et poétique illimité.
Un livre-somme consacré aux rapports entre sexe, race et colonies explore les images et les imaginaires qui ont structuré les relations entre sexualité, domination et colonisation. Entretien avec Pascal Blanchard, co-directeur de l’ouvrage.
L’historien Gérard Noiriel a pris dix ans pour écrire une Histoire populaire de la France inspirée, mais différente, de l’ouvrage d’Howard Zinn consacré aux États-Unis. L’occasion de réfléchir à ce qui constitue le « populaire » dans l’histoire longue de la nation française, comme dans ses relations aux mondes dominants.
L’écrivain vient de publier Les cigognes sont immortelles. Il accorde un grand entretien à Mediapart, sur son œuvre et ses prises de position dans l’espace public.