L’écrivaine Leslie Kaplan, qui a vécu Mai-68 dans une usine occupée à Lyon, considère que les « gilets jaunes » ont pris le relais, de façon populaire et autogérée, d’une volonté de changer la vie qui ne se laissera pas acheter par le pouvoir.
Lire Robinson Crusoé dans la Pléiade (sous l’édition de Baudouin Millet), c’est l’occasion de découvrir la seconde partie de l’œuvre de Defoe, si rarement lue, et de remarquer sa parenté avec L’Ingénieux Don Quichotte de la Manche, de Cervantès et Le Voyage du pèlerin, de John Bunyan. Le livre prend ainsi une autre dimension, qui dépasse la confession d’un vagabond des mers et laisse le lecteur étourdi par sa profondeur.
Dans son roman paru l’an dernier, Des châteaux qui brûlent, Arno Bertina campait une sédition polyphonique et spontanée d’exclus s’en prenant violemment au pouvoir. Une avant-garde des « gilets jaunes » ? Entretien littéraire et politique.
Jim Harrison, grand romancier et poète, pêcheur à la mouche, scénariste, escaladeur des cimes, amoureux des grands espaces sauvages, autant d’airs connus. Mais sa plume a aussi gouleyé dans la critique gastronomique et Un sacré gueuleton, qui rassemble pour la première fois ses chroniques, nous invite à une ripaille à nulle autre pareille, une formidable dégustation de la vie.
Moins que la guerre du Yémen, ce sont les voix du Yémen qui demeurent cachées ou oubliées. Ainsi l’entreprise de traduction depuis l’arabe de textes d’intellectuels yéménites portée par l’anthropologue Franck Mermier est-elle salutaire.
Entretien avec le prix Goncourt 2018, écrivain de la France des « oubliés » et auteur de Leurs enfants après eux. Un roman « réaliste » qui fait écho à la mobilisation actuelle.
On associe fréquemment leurs noms. Outre qu’ils sont deux des grands romanciers israéliens d’aujourd’hui, ils appartiennent à un « camp de la paix » de plus en plus fragile. Avec d’autres, ils résistent à la « paralysie » qu’évoque David Grossman dans les interventions du recueil Dans la maison de la liberté, et à la « torpeur hypnotique » que déplore Oz dans Chers fanatiques.
Alors que Trump tweete sur des vins français « excellents » mais déloyaux et que le Beaujolais nouveau arrive dans les bars ce jeudi, la journaliste Ixchel Delaporte a mené l’enquête sur la face cachée des châteaux bordelais.
Don Winslow est considéré comme le plus grand des écrivains américains travaillant sur la drogue et les narcotrafiquants. De passage à Paris, l’auteur de La Griffe du chien et de Cartel décrypte le fonctionnement des cartels les plus dangereux et dénonce l’incurie des politiques.
Emprisonné pour « propagande terroriste », Selahattin Demirtaş, leader du parti pro-kurde HDP, plante avec humour l’importance du combat politique, et décrit l’horreur vécue par certaines de ses compatriotes.
Quand un immeuble s’effondre, à Marseille ou à Naples, un monde s’écroule. Retour sur un chef-d’œuvre de l’effondrement, Malacqua, roman italien de 1977, traduit enfin en français.
Aux animaux la guerre, paru en 2014, témoignait déjà du regard incisif de Nicolas Mathieu, qui sait frapper là où ça fait mal. Leurs enfants après eux confirme le talent du romancier : le regard est sans pitié sur la société des années 1990, sur la jeunesse, sur le sens du politique. Pas de répit pour le lecteur. Et pourtant, ça fait du bien.
La partie la plus intime de la bibliothèque rassemblée par François Mitterrand est dispersée aux enchères les 29 et 30 octobre. C’est l’occasion de décrypter les fascinations fascinantes d’un président furieusement lettré. Jusqu’à la garde.
Depuis dix ans, une étrange performance, intitulée L’Encyclopédie des guerres, se tient au Centre Pompidou, à Paris. Sur scène, Jean-Yves Jouannais développe un abécédaire composé de citations issues de ses lectures obsédées par les batailles. Il lit, copie des passages, les fait s’entrechoquer, de Homère à Claude Simon, du siège de Troie à celui de Berlin. Son projet en est à la lettre M. M comme MOAB, le livre dont aucune phrase n’est de son auteur.