Auteur de Qui a tué mon père, Édouard Louis nous a accordé un entretien dans lequel il est question des décisions des classes dirigeantes qui cassent les classes populaires tandis qu’elles épargnent les plus aisés ; de la nécessité pour la littérature d’empêcher les lecteurs de détourner le regard. Bref de violence sociale ; et des manières d’y répondre.
Alors que paraît en français « Seiobo est descendue sur terre », rencontre avec le titan des lettres hongroises, qui porte un regard profond et acéré sur la condition humaine, l’espoir, la métamorphose des dieux… L’écrivain a été récompensé du prix Nobel de littérature 2025.
La vie professionnelle de Patrice Chéreau, cinquante années exactement, nous est annoncée en six volumes, le premier consacré à ses débuts, du lycée Louis-le-Grand à Sartrouville où il prend la direction d’un théâtre, le deuxième pour cet automne. On se contentera donc ici d’une brève entrée en matière.
Dans son nouveau livre, la romancière et essayiste américaine Siri Hustvedt démonte, calmement mais fermement, la mode de la théorie computationnelle du cerveau, les mirages de l’intelligence artificielle ou les dessous de la psychologie sociale de l’évolution.
Avec Qui a tué mon père, Édouard Louis reprend le récit intime de son passé pour accuser les politiques d’aujourd'hui. Troisième temps d’un récit entamé en 2014, et retour à ce que ce père lui-même a subi.
Patria, récemment traduit en français, revient sur les années de plomb dans le Pays basque espagnol. Le livre, phénomène social en Espagne, a été salué par le chef du gouvernement Mariano Rajoy. Mais son approche binaire du conflit basque tranche avec la complexité des débats mémoriels en cours en Euskadi.
Philippe Lançon est l’un des rares survivants de l’attentat contre Charlie Hebdo. Le Lambeau (Gallimard) raconte son histoire, l’histoire d’un homme qui survit par les livres. Il s'est vu décerné, le 5 novembre 2018, le prix Femina.
De petits riens sans importance, de Iouri Annenkov, fait l’objet d’une nouvelle traduction aux éditions Verdier. Chronique de Saint-Pétersbourg, cet ouvrage évoque une errance inspirée à travers les rues de la ville.
De l’utopie kurde à la fronde de la « caring class », l’anthropologue David Graeber ne cesse de s’intéresser aux mondes qui s’inventent et aux révoltes qui se fomentent. Peut-on lire les mobilisations sociales actuelles à l’aune du concept de care ? Et comment réinventer un sujet de l’émancipation qui prenne en compte les mutations du travail ? Entretien.
Dans Les 72 Immortelles, Jean A. Chérasse, qui tient blog à Mediapart sous le pseudonyme de Vingtras, retrace les heures chaudes de la Commune de Paris, « née dans la fête, noyée dans le sang ». Compte-rendu de ce viatique politique...
Dans la foulée du mouvement #MeToo, paraît ce printemps une effervescence de romans dévolus au « female power » . Ces livres militent pour arracher les femmes à leur statut minoritaire, mais ils empruntent les voies balisées des fictions majoritaires.
La Tentation radicale. Enquête auprès des lycéens affirme qu’il existe un « effet islam » sur la radicalité des jeunes. Partisan d’une sociologie prétendument « objective », cette enquête quantitative d’ampleur, qui s’appuie sur nombre de tableaux et de pourcentages, sous-estime le poids des discriminations dans la rancœur de certains descendants d’immigrés vis-à-vis de la communauté nationale, et perd en finesse d’analyse.
La chair humaine cuite a-t-elle plutôt un goût de porc ou de veau ? C’est une des nombreuses questions auxquelles répond l’anthropologue Mondher Kilani dans sa vertigineuse plongée au cœur du mythe cannibale.
Rencontre avec une écrivaine algérienne, libertaire, féministe, kabyle, séditieuse et lyrique : Sarah Haidar. La Morsure du coquelicot, son roman à couper le souffle, chamboule toutes les idées reçues. Une prose stylistiquement galvanisante...
Le célèbre penseur iranien s’est éteint à Téhéran. Lui qui se réclamait des Lumières avait le premier décrypté la révolution islamique, et expliqué le choc de la modernité dans les sociétés traditionnelles. Étudiant la schizophrénie qui menace le monde non occidental, il laisse comme testament un grand livre sur la poésie persane, dans laquelle il voit un des sommets de l’esprit humain.