Avec deux nouveaux récits, Au loin le ciel du Sud et Ainsi nous leur faisons la guerre, Joseph Andras poursuit sa réflexion poétique et politique sur la révolte et les mécanismes de domination. On y croise le jeune Hô Chi Minh à Paris, les barricades des « gilets jaunes » et une vache ardennaise en cavale. Entretien.
Monographie érudite d’un peintre catalan qui n’a jamais existé, Jusep Torres Campalans, écrite en 1957 et qui ressort aujourd’hui dans une traduction revue, est l’un des textes majeurs de Max Aub, éternel exilé.
Les Massacres de Paris de Jean Cassou, roman sur la guerre de 1870 et la Commune de 1871 paru pour la première fois en 1935, est réédité par Gallimard. Publié d’abord en feuilleton, il fut écrit dans l’urgence du Front populaire et de la menace fasciste.
Pourquoi a-t-on le sentiment que les urnes expriment désormais davantage des clivages identitaires, culturels, religieux ou ethniques, que socio-économiques ? Éléments de réponse avec le dernier livre de l’équipe emmenée par Thomas Piketty.
En retraçant la généalogie d’une notion aujourd’hui dominante, le philosophe Roberto Esposito montre qu’il existe des conceptions antagonistes des relations entre immunité et communauté.
La photographe est arrivée en 1972 à Poilley, en Ille-et-Vilaine. Elle y restera neuf ans, partageant la vie des quelque 500 habitants et produisant près de 56 000 clichés. Un témoignage puissant et magnifique sur la condition paysanne et sa mutation, il y a un demi-siècle.
Réels ou imaginaires, d’autres mondes sont possibles, nous disent trois livres de sortie. Pour éviter d’étouffer, en route pour des mondes explorés, des mondes rêvés, des mondes cauchemardés, avec le premier homme au pôle Nord, une émule punk de Fifi Brindacier, et un voyage chez Philip K. Dick.
Plus de 70 sonnets écrits sur dix ans, de 1914 à 1924, sont maintenant disponibles en français. Tout un pan de l'œuvre de cet intellectuel juif allemand, surprenant, tragique, d’un hermétisme assumé, se révèle et offre une clef peut-être pour l’œuvre ultérieure.
Comment enquêter sur les mensonges d’État à l’heure où les brouillages de la post-vérité s’ajoutent aux mensonges officiels ? Eyal Weizman, fondateur du collectif Forensic Architecture, répond, empiriquement et théoriquement, dans un livre manifeste : La Vérité en ruines.
Robert S. Boynton réussit avec Le Temps du reportage à explorer un genre très contemporain, le journalisme littéraire, au moyen d'une vingtaine d’entretiens avec des reporters.
Dans un livre somme, La Grande Confusion – Comment l’extrême droite gagne la bataille des idées, l’universitaire décrit un paysage politique où, à la faveur de l’affaissement du clivage droite/gauche, se créent « des zones d’intersection et d’interactions » entre des familles politiques que tout éloigne a priori. Pour le plus grand bénéfice de l’extrême droite.
Les PUF traduisent un ouvrage sidérant, Morts de désespoir, sur l'ampleur des décès liés à des overdoses, suicides et maladies alcooliques aux États-Unis. Si les populations blanches peu éduquées sont les plus affectées, « il n’est pas absurde d’imaginer que la détresse frappera ensuite les groupes plus instruits ».
L’autrice américaine a accédé à la gloire planétaire avec son poème célébrant l’investiture de Joe Biden. Mais depuis, les polémiques autour du choix de ses traducteurs dans diverses langues européennes se succèdent. Voici de quoi alimenter la réflexion.
Dans son dernier livre, François Héran, professeur au Collège de France, revient sur la séquence ouverte par l’assassinat de Samuel Paty et nous permet, par une démonstration implacable, de nous situer dans des débats inflammables.
Publié enfin en français, Le Dernier Été en ville est le premier roman de Gianfranco Calligarich. Paru en Italie en 1973, il devient très tôt un roman culte. Construit autour de Leo, jeune homme lettré et milanais sans ambition qui erre dans Rome à la fin des années 1960, fasciné par la ville et par l’énigmatique Arianna, ce livre est un chef-d’œuvre de poésie et de finesse.
L’accident de la centrale de Fukushima et la contamination des régions alentour furent l’occasion de mettre en place une « politique de la résilience » que le chercheur Thierry Ribault décrit comme une pure technologie du consentement.