En se concentrant sur des éléments qu’on néglige d’ordinaire, Trois Jours dans la vie de Paul Cézanne, de Mika Biermann, et Trois Réputations, de Jérémie Gindre, illustrent l’art de la forme brève pour dire une vie.
Constamment réédité depuis sa publication anglaise en 1892, The Diary of a Nobody vient d’être traduit en français par Gérard Joulié, auteur d’une préface toute personnelle. Signé des frères Grossmith, il est un classique de l’humour anglais.
Après être restée deux ans en Égypte, durant la révolution de 2011, la doctorante en littérature comparée Zoé Carle a écrit Poétique du slogan révolutionnaire. Elle y analyse cette forme brève qui peut prendre la forme d’un chant, d’un graffiti, d’une banderole, d’une performance, etc., et qui fait advenir une autre pensée de la chose politique.
Pour un Noël en période de grève, il nous faut du rire et du discernement : il est temps de ressortir les manuels de savoir survivre de la flamboyante écrivaine punk Cookie Mueller.
Avec son roman On ne peut pas tenir la mer entre ses mains (Grasset), Laure Limongi, à 43 ans, livre un livre qui se livre : l’enfance, la Corse, l’écriture, la souffrance, la résistance et la beauté des choses en Méditerranée. Entretien.
Si le prix Femina qui lui a été attribué en 2017 a enfin mis l’œuvre de John Edgar Wideman en lumière en France, Mémoires d’Amérique, le premier recueil de nouvelles à paraître dans notre pays, nous assure qu’il est l’un des grands écrivains de notre époque.
En partant d’une étude savante des avant-gardes du début du XXe siècle, un ouvrage explore les ressorts d’une critique radicale, à la fois esthétique et politique, des écueils de la modernité industrielle, qui résonne fortement aujourd’hui.
En ce moment, sur les murs de Beyrouth, on peut voir une très belle affiche avec un visage de femme en colère, en rouge sur fond blanc. Sous l’image, un mot en arabe : « Révolution ! » Le dessin est de Lamia Ziadé dont le livre, Bye Bye Babylone – Beyrouth 1975/1979, est sorti en France au moment où démarrait le mouvement de protestation au Liban.
Pour lire le nouveau livre de la philosophe Vinciane Despret, il n’est pas besoin d’être versé en ornithologie. Il suffit d’être un habitant du monde. Ce bref et passionnant essai offre de quoi repenser notre rapport à l’environnement et les manières de le dire : car les oiseaux ne sont pas les petits propriétaires qu’on a voulu faire d’eux, ils ont bien mieux à nous raconter.
Pouvons-nous trouver dans les œuvres d’art et dans certaines productions esthétiques un relais à nos désirs politiques ? C’est à cette question à la fois ancienne et actuelle que tente de répondre la galeriste Isabelle Alfonsi, dans son ouvrage Pour une esthétique de l’émancipation.
Le nouvel ouvrage de Nathalie Quintane, au titre doucement ironique – Les enfants vont bien –, est une suite de phrases qui fusent. Ce texte poétique s’élabore à partir de paroles recueillies dans les discours médiatiques, politiques et militants sur la situation des exilés et des réfugiés en France. Bouleversant.
Dans Vies oubliées, l’historienne Arlette Farge pousse à la limite la pratique de l’archive en livrant et commentant les « déchets » de ses recherches, à la fois reliquats et reliques. Elle fait ainsi revivre l’intimité du peuple du XVIIIe siècle et écrit une histoire aussi fragmentaire qu’universelle.
Assiste-t-on à un « printemps des peuples » en automne ou les révoltes qui agitent plusieurs pays ne constituent-elles que des coïncidences, tant les situations sont singulières ? Réponse avec le philosophe Jean-Claude Monod, auteur de L’Art de ne pas être trop gouverné, qui étudie les « crises de gouvernementalité », hier et aujourd’hui.
Pourquoi les histoires de fin du monde se multiplient-elles ? Faut-il les lire comme les constats d’une course à l’abîme inéluctable ? Dans Fabuler la fin du monde, Jean-Paul Engélibert soutient au contraire que les fictions apocalyptiques constituent un appel à penser des formes alternatives de société.
Héros et nageurs, écrit en 1992, est un livre merveilleux, le seul publié par Charles Sprawson, gentleman nageur. Tout à la fois réflexion anthropologique, historique et géographique, étude littéraire et picturale, son récit explore les rapports qu’entretiennent différentes cultures avec la baignade et s’attarde sur le besoin existentiel des « hydrophyles », des audacieux rêveurs que sont nageurs et plongeurs.
Un an après le début du mouvement des « gilets jaunes », plusieurs de ses acteurs publient leur récit. Certains sont des figures marquantes et médiatiques, d’autres des anonymes des ronds-points. En filigrane, se dessine un portrait intime de ces douze mois, gagnés par la fièvre jaune.