« Johanne », de Marc Graciano, raconte le voyage effectué par Jeanne d’Arc en février 1429, de Vaucouleurs à Chinon. Dans ces quelques jours mal connus, le romancier installe un merveilleux laïque qui naît des rencontres de la jeune femme. Après « Liberté dans la montagne » et « Au pays de la fille électrique », ce roman confirme que Graciano est un grand écrivain de la route et du mystère, interrogeant ce qui, dans un monde sans Dieu, peut toucher au sacré.
Vincent Bolloré absorbe et met au pas. Canal + en fit les frais, englouti par Vivendi. Plon a du plomb dans l’aile, encagé par Editis. Or ce géant de l’imprimé guigne Hachette, menaçant l’écosystème du livre. Trois femmes puissantes commentent un tel péril.
Notre émission culturelle hebdomadaire débat du récit « Une sortie honorable », d’Éric Vuillard, de celui intitulé « Les Nétanyahou », de Joshua Cohen et du roman « Monument national », de Julia Deck.
À l’approche d’élections législatives au Portugal, l’écrivaine Isabela Figueiredo décrit, dans un entretien à Mediapart, comment le legs de l’empire colonial continue de travailler en profondeur la société portugaise.
Dans son dernier récit, « Une sortie honorable », l’écrivain aborde la guerre d’Indochine, largement reléguée dans la mémoire nationale, et le cadre politique et financier qui l’a soutenue. Entretien sur la politique, l’histoire et la littérature.
En quatre parties qui tombent comme des couperets – les pressentiments, la disparition, l’assassinat, le deuil –, le court premier roman d’Elsa Jonquet-Kornberg, « Il y aurait la petite histoire », propose un brillant polar psychologique. L’écriture, captivante, se fait à la fois autopsie et chirurgie.
Une écriture en fin de vie, un écrivain qui radote, des propos odieux en mode crème, mais une critique enthousiaste, comme si Houellebecq était à notre temps réactionnaire une fierté française comparable à ce que le nucléaire a été pour les Trente Glorieuses.
Notre émission culturelle hebdomadaire débat des ouvrages « Comme un ciel en nous » de Jakuta Alikavazovic, « Après la foudre » de Claire Fercak et « Etat des lieux » de Deborah Levy.
Dans une poignante polyphonie poétique revenue du silence de la sidération, le galeriste malien Amadou Chab Touré témoigne de « l’écume des vies guerrières » et de l’émiettement des souvenirs et du dire qui survient après le passage du « vent rouge » de la terreur dans une petite cité du nord du Mali.
Quand l’écrivain natif de Zanzibar reçut le prix Nobel de littérature en octobre, nous avons décidé, à Mediapart, de ne lui rendre hommage qu’après l’avoir lu, éperdument. Voilà qui est fait, alors que Denoël réédite ses deux seuls romans traduits en français.
« Topographie », premier livre de Benoît Colboc, qui publie conjointement un poème intitulé « Tremble », est un récit d’enfance, de deuil, une confession d’abus, l’exploration d’une filiation, de la sexualité, du monde social. L’écrivain, né en 1982, y transmue l’expérience intime en intense littérature.
Éducateur spécialisé ayant travaillé avec de jeunes Israéliens et Palestiniens, Edgar Laloum évoque, dans « Les Amandiers en fleurs de Jérusalem », sa vision des fraternités aussi intenables qu’indissociables entre un peuple occupant et un peuple occupé.
Avec « La Cité de mon père », dernier volet de son récit autobiographique, Mehdi Charef signe dans une prose sobre et une beauté sereine un triptyque fondamental pour qui désire comprendre ce qu’est l’immigration et ce qu’est la dignité.
Alors que plusieurs accidents de chasse ont relancé le débat sur cette pratique, l’anthropologue Charles Stépanoff consacre un livre saisissant à ce qui se passe dans les forêts situées à l’orée de nos villes. Entretien.
Notre émission culturelle hebdomadaire débat des ouvrages « Le Voyage dans l’Est » de Christine Angot, « La Mort de Jésus » de J. M. Coetzee et « Téké » de Mika Biermann.