Dix ans après l’immolation de Mohamed Bouazizi en Tunisie, l’ouvrage collectif « L’Esprit de la révolte. Archives et actualité des révolutions arabes » suit les traces, connues ou inconnues, des soulèvements de 2011 et de ce qu’il en reste. Entretien avec l’historienne Leyla Dakhli.
Feu de pneus, tactique des parapluies, black bloc ou book bloc… Des anthropologues se sont penchés sur les techniques de lutte contemporaines à travers le monde.
Philip K. Dick dans la collection « Quarto », aux côtés de Melville ou de Dickens, c’est déjà une reconnaissance pour celui qui fut l’archétype de l’écrivain marginal, confiné à un sous-genre alimentaire. Mais lire ses Nouvelles complètes dans leur continuité permet de vérifier l’importance de l’œuvre et la prescience de l’emprise humaine sur la planète – ce qu’on appelle aujourd’hui l’Anthropocène.
La relation entre la Grande-Bretagne et l’Europe ne se comprend pas sans saisir la prégnance de l’imaginaire impérial pour les Anglais. C’est ce que montre l’historien Robert Gildea.
Un jour idéal pour mourir est le deuxième roman traduit en français de l’Algérien Samir Kacimi, après L’Amour au tournant. Ce court récit suit les derniers instants d’Halim Bensadek, un journaliste qui s’apprête à se suicider en sautant du haut d’un immeuble de la banlieue d’Alger. Défile alors, non sans sarcasme et humour, le chaos de la vie.
Alors que les magasins rouvrent mais que le confinement demeure, Le Magasin du monde, des historiens Pierre Singaravélou et Sylvain Venayre, propose de voyager dans l’histoire et autour de la planète à travers des itinéraires d’objets qui, à la fois, racontent et façonnent la mondialisation.
L’une est petite-fille de harkis, l’autre fille d’immigrés algériens. Elles explorent dans leurs œuvres l’histoire franco-algérienne et comblent les trous familiaux et collectifs, par-delà les fantômes et les traumas de la colonisation et de la guerre. Dialogue apaisant et apaisé entre les écrivaines Faïza Guène et Alice Zeniter.
Takiji Kobayashi (1903-1933) est connu pour Le Bateau-usine, son chef-d’œuvre. Son premier roman, Le 15 mars 1928, longtemps censuré, est enfin disponible en français. Le jeune écrivain, qui mourra des suites de répression policière, y documente la rafle de 1 600 communistes menée au Japon, dont il fut témoin.
La théorie, comme la critique, du « libéralisme autoritaire » se forge en Allemagne, en 1932. Étudiant cette genèse, le philosophe Grégoire Chamayou tisse une analyse qui résonne avec la situation contemporaine.
Avec Thésée, sa vie nouvelle, de Camille de Toledo, le débat qui a traversé la rentrée littéraire connaît un nouvel acte : que produit la littérature en matière de vérité ? À quelques jours de la remise du prix Goncourt, pour lequel le livre a été sélectionné, il était temps de reposer la question.
Alors que les méthodes du préfet Lallement et le nouveau schéma national du maintien de l’ordre sont contestés, un livre limpide explique les raisons d’une trajectoire de brutalisation qui singularise la France par rapport à ses voisins européens.
Dans un livre intitulé Change ton monde, Cédric Herrou, symbole de l’aide aux migrants dans la vallée de la Roya à la frontière franco-italienne, revient sur quatre années de lutte contre le délit de solidarité.
Avec La Vie de l’explorateur perdu, Jacques Abeille conclut le Cycle des contrées, entamé en 1982 par Les Jardins statuaires. Cet ensemble de romans et de nouvelles, sans équivalence dans la littérature française contemporaine, affirme la puissance du rêve, de l’imaginaire et de la liberté.
Charif Majdalani fait le récit d’un Liban qui se relève de toutes les épreuves depuis un siècle, mais vit aujourd’hui un effondrement intérieur. Un roman de deuil sur les « splendeurs passées » de Beyrouth, percuté par l’explosion du port. Mais où la vie s’acharne encore.
Chez Olga Tokarczuk, la raison laisse la place à des croyances troublantes. On devient addict ou on n’aime pas du tout. En cela, son dernier livre traduit en français est une bonne introduction à l’œuvre récompensée par le prix Nobel de littérature 2018. Maniant la tendresse et la curiosité de l’ordinaire, l’écrivaine polonaise nous entraîne dans des histoires qu’elle dit « bizarroïdes ».
À l’heure où la mise au point d’un vaccin contre le Covid-19 s’accélère, la préservation des écosystèmes semble oubliée. Elle est pourtant cruciale si l'on veut éviter de futures pandémies. C’est la thèse de plusieurs ouvrages qui sortent en librairie cet automne.