Quand on perd son chez-soi alors que la famille est la maison, on se rabat sur le fil ténu de la liberté, incarnée par un lopin de terre entretenu par des oubliés de la société, des chèvres qui pâturent et une cabane retapée à l’huile de coude, porté par le sentiment de servir à quelque chose, de se construire. Enfin ? L’écrivaine et metteuse en scène Nathalie Sauvagnac publie son nouveau roman noir, « Et nous, au bord du monde ».
Dans un livre paru en français en 2021, Jason E. Smith part du ralentissement de la productivité pour décrire une société où les emplois créés sont voués à subir une pression croissante sur les salaires et les conditions de travail. Un livre lucide, antidote au « solutionnisme technologique ».
L’historien italien, installé aux États-Unis, revient dans un entretien sur l’élection présidentielle française et les usages que la gauche peut faire du passé pour imaginer son avenir, alors que paraît son dernier ouvrage, sobrement intitulé « Révolution ».
Georges Didi-Huberman propose une relecture du « Journal » tenu clandestinement par le philologue Victor Klemperer à l’heure de la domination nazie, en forme de réflexion sur l’éthique du témoin. Entretien.
L’écrivain tchadien Nétonon Noël Ndjékéry retrace un siècle d’histoire transsaharienne dans une fiction poétique et géopolitique qui invente une nouvelle Utopie. Une île, cette fois africaine et mobile, ballottée dans les grandes eaux du lac Tchad.
Dans les années 1880, au nom d’une haine commune envers l’élite bourgeoise, s’est nouée une alliance entre la droite extrême et une gauche autoritaire, derrière la figure du général Boulanger. Bertrand Joly retrace l’histoire éclairante de ce moment symptomatique.
Dans son dernier livre, l’historien Patrick Weil revient sur l’un des échecs les plus retentissants de la diplomatie américaine : la non-ratification du traité de Versailles en 1921. Son enquête se penche sur le comportement du président de l’époque, Woodrow Wilson. Et nous éclaire sur les débats actuels liés à la guerre en Ukraine.
Pendant dix-huit mois, Adèle Blazquez a mené une enquête ethnographique dans cette commune escarpée du nord-ouest mexicain, dans l’État du Sinaloa, lieu de naissance des plus grands narcotrafiquants mexicains (El Chapo, Rafael Caro Quintero, les frères Beltrán Leyva). Mediapart en publie les bonnes feuilles.
La violence trouve-t-elle son origine dans une menace extérieure ou relève-t-elle d’une force qui nous mine intérieurement ? L’œuvre de l’auteure mexicaine Fernanda Melchor tourne autour de cette question, que reprend son dernier roman : « Paradaïze ».
Notre podcast culturel hebdomadaire débat de « Nom », le dernier roman de Constance Debré, de la façon dont les fictions s’emparent des élections et de « Gorge des Tambours », de la romancière Ling Xi.
L’historienne Alice Kaplan opère une première incursion sur le terrain romanesque. Avec « Maison Atlas », elle revisite l’histoire de la dernière famille juive algérienne implantée dans la Casbah à Alger, restée après l’indépendance, lors de la guerre civile des années 1990. Entretien.
Le journaliste ukrainien Stanislav Asseyev fut détenu 28 mois dans un centre de torture de la province de Donetsk, contrôlée depuis 2014 par des forces séparatistes soutenues par Moscou. Son témoignage éclaire sur l’ordre qu’entendrait imposer le Kremlin à l’Ukraine.
Dans une société algérienne corsetée, où la mémoire de la guerre d’indépendance est omniprésente et le poids des conservatismes écrasant, les éditions Barzakh creusent le sillon d’une littérature transgressive. Entretien avec Selma Hellal et Sofiane Hadjadj, qui les ont fondées.
Au cours de sa détention, d’avril 2018 à octobre 2019, l’ancien président brésilien reçut près de 25 000 lettres de soutien. Un livre en rassemble une quarantaine, accompagnées d’environ 70 fac-similés, qui témoignent d’une histoire populaire du Brésil.
Notre podcast culturel hebdomadaire débat d’« Antipolis », le dernier roman de Nina Léger, du nouveau texte de Cyrille Martinez intitulé « Le Marathon de Jean-Claude et autres épreuves de fond », et du livre d’Alain Farah, « Mille secrets, mille dangers ».
Au milieu des années 1950, Edmund Wilson découvre que sa maison est installée sur un territoire revendiqué par les Iroquois : il décide d’enquêter, et écrira « Pardon aux Iroquois ».